BERTOLO, Amedeo. " La passion de la liberté"

libertéBERTOLO, Amedeo

"Si l’on me pardonne ce jeu de mots, les hommes, pour demeurer également libres, doivent demeurer égaux."

La liberté n’est ni détermination ni indétermination, elle est autodétermination. C’est à ce point que la création socio-historique [1] prend la place, dans l’émergence du nouveau, de la simple interaction entre hasard et nécessité. L’homme a perdu, au long du chemin évolutif vers l’hominisation, les déterminations instinctuelles [2] et les a remplacées par des déterminations culturelles, c’est-à-dire par des normes, des règles, des codes de communication et d’interaction.

[1Cornelius Castoriadis, « L’imaginaire : la création dans le domaine social-historique », in Domaines de l’homme. Seuil, Paris, 1986, pp. 219-237.

[2Ashley Montagu, Man and Aggression. Oxford University Press, New York, 1973. « Sous la pression sélective exercée par la nécessité de fonctionner dans la dimension de la culture, le comportement instinctif aurait été pire qu’inutile et il aurait donc été sélectionné négativement, même si l’on admet qu’il en serait resté des traces dans la progéniture de l’homme. En réalité, je pense qu’il est douteux que les grands singes aient des instincts. », p. 154. De manière moins extrémiste, M. Hunt : « Plus haut est le niveau d’évolution d’un animal, plus ses “tendances innées” sont modelées, développées et organisées en formes comportementales par ses interactions avec l’environnement. [...] Bien que les insectes et les autres animaux inférieurs soient en grande partie guidés par leur instinct, l’homme est à peu près dénué d’instinct. », ibid., p. 21