FÉRON, Bernard. "La Révolte de Kronstadt"

Révolution soviétique. Kronstadt (1921)album

En ce mois de février 1921 il faisait, dans le golfe de Finlande, un froid comme il y en a peu, même au plus creux de la saison des eaux mortes sous leur linceul de glace. A Petrograd, ils grelottaient dans leurs vêtements usés jusqu’à la corde et leurs souliers crevés. Ils avaient faim. Trotski avait militarisé les transports pour assurer le minimum vital dans la circulation des denrées, mais rien ne marchait. Dans la ville, les stocks de vivres étaient évalués au cinquième de la normale, et, le 22 janvier, les autorités avaient réduit au tiers la misérable ration de pain.
Depuis presque sept ans le pays sombrait dans la tourmente avec la guerre, la Révolution, à nouveau la guerre, et la plus cruelle qui soit, la guerre civile. Maintenant le pouvoir bolchevique était affermi. L’ « ennemi de classe » était vaincu, mais le « communisme de guerre » survivait à l’arrêt officiel des combats.
Dans la capitale de la Révolution il ne restait plus que cent mille ouvriers (contre trois cent mille avant guerre). C’était en principe la forteresse sociologique des communistes. Elle s’effondrait. Les travailleurs n’en pouvaient plus. Ils débrayaient. Le pouvoir, alors tenu dans la ville par Zinoviev, décréta la loi martiale. Petrograd grondait.
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