GUÉRIN, Daniel. Eux et lui

Suivi de Commentaires, et orné de 5 dessins originaux par André Masson

sexualité et genre - homosexualité *GUÉRIN, Daniel (1904/05/19 - 1988/04/14). Journaliste, auteur dramatique, historien et théoricien des mouvements libertaires* bibliographie

Monaco : Éditions du Rocher, 1962. In-8˚ (21 cm), 96 p., pl.
Bibl. nat. de France
"Eux et lui" est d’abord paru dans Les Lettres nouvelles no.26, 21 October 1959, pp.28-39. Ce texte assez poétique devait lui attirer les félicitations, entre autres, d’Aimé Césaire, Samuel Beckett, François Mauriac , Michel Leiris et André Baudry (Voir D. Berry->art1913, note]
 Eux et lui : suivi de commentaires / Daniel Guérin ; ornés de cinq dessins originaux d’André Masson. Lille : GKC (Cahiers GKC), 2000. 100 p. : ill., couv. ill. ; 21 cm. ISSN 0998-4372 ; 45
Bibl. nat. de France
LA DEDICACE DE L’EDITEUR : Le livre : L’édition de ce texte m’a été demandée par la fille de Daniel Guérin, Anne. Anne aurait préféré une édition sans les commentaires. J’ai insisté pour les laisser. Ces commentaires étaient en effet le résultat d’une lecture collective, telle que devait les apprécier Daniel. Anne m’a confié l’exemplaire numéroté, orné de cinq dessins originaux par André Masson, qu’elle possédait (éditions du rocher, Monaco, 1962) mais ne connaissait pas sa réédition modifiée, dans la collection Brèches des éditions Encres en 1979 parmi un ensemble de textes qui forment "Son Testament". C’est le genre d’édition qu’il me plaît d’établir : historique à retracer, variantes à déceler. C’est un travail âpre et périlleux (gare aux coquilles). L’autorisation de Mme Masson pour reproduire les dessins m’a décidé à en faire une édition demi-luxe, sur papier poussière de lune. Le texte : mais ce qui m’a décidé aussi - et mon travail l’a confirmé - c’est que par ce texte, j’entrais dans le vif du sujet, dans le vif de la chair de Daniel. Dans le vif des tourments de toutes ces personnes qui se posent la question : l’amour entre deux êtres appartenant à des mondes différents (classe, culture, modes de vie) a-t-il un sens. Certes, nous ne sommes plus au temps où la perspective révolutionnaire donnait bonne conscience à ces relations garçonnières. Mais la question reste posée. Et en particulier pour ceux et celles qui aiment des étrangers et étrangères habitant dans des pays où règnent une grande misère et qu’on continue à persécuter en leur refusant de s’aider mutuellement, par d’innombrables tracasseries, sans parler des moqueries. Nous ne sommes plus là dans les honneurs de la révolution qui ont fait - et font encore - la gloire de Daniel mais dans les immondices de la politique... C’est pourquoi, je n’ai pas voulu préfacer cette réédition. Ni d’ailleurs la confier à quiconque. J’aurais pu aussi dire que je l’avais connu à Aix en Provence. II avait répondu favorablement à mon invitation à parler sur le thème d’anarchisme et homosexualité. Je lui avais alors fait connaître le dernier amour de sa vie, foudroyé bientôt par le sida. Un beau blond comme il les aimait. Avec des yeux et une silhouette félins. Eux et lui... (Patrick Cardon).