Alors qu’il existait un bon nombre de librairies militantes dans les années soixante-dix, leur activité ont pratiquement cessé dans les années quatre-vingt. La Gryffe est donc une survivante : née en 1978, elle est toujours en activité en 2003. Le travail de psychologie sociale mené par G. Filizetti sur l’une des deux librairies libertaires lyonnaises est une réflexion sur les relations que ces lieux militants entretiennent avec les usagers et les conséquences de ces relations sur leur devenir. Il s’agit pour lui de montrer que ce lieu et ses membres produisent du lien social, que celui-ci se fonde sur le partage du sentiment (ciment des relations entre les membres) et d’autre part sur une morale commune, la subversion. Le chercheur a travaillé avec l’aide d’entretiens semi-directifs puis s’est appuyé sur l’étude des comportements des usagers, il a également participé à quelques débats et a consulté l’enregistrement de certains autres sur K7. En revanche, Gérard. Filizetti a peu utilisé les documents internes (cahiers de réunion, cahiers de liaison...).