hip-hop anarchiste

Musique. Hip-hop

2008-03-20
MAK revient de sa tournée en Suisse avec des souvenirs et des constats plein les amplis

Mak a passé une semaine à la découverte du public suisse et du réseau hip-hop qui ont su donner du répondant aux rappeurs
Durant les dernières vacances scolaires, MAK, le groupe de hip-hop basque est parti pour une tournée en Suisse allemande. Les membres du groupe, dont Jon Eyherabide, chanteur, se fait le porte-parole, se sont "rendu compte que, puisqu’il n’y a pas de réel circuit hip-hop anarchiste indépendant, c’était le réseau anarcho-punk qui avait abandonné les guitares électriques pour faire du rap".
Partis le dimanche 2 mars, les membres du groupe se sont d’abord arrêtés pour une première date à Saint-Etienne pour un concert organisé par le collectif Mary Read de la branche du hip-hop anarchiste. Dès le mercredi, ils étaient en Suisse, à Basel, près de la frontière. Jon décrit les réactions du public : "Une partie du public était très étonnée de nous entendre chanter en basque mais certains demandaient des chansons de notre premier album Suari darion kea, c’était surprenant." Deux jours plus tard, le groupe était accueilli à Luzerne, dans la salle Sedel, "une ancienne prison pour femmes, un endroit flippant mais un club qui a une âme et qui abrite plus de 60 salles de répétitions".
Enfin, MAK a fait son pèlerinage à la salle Kuzeb de Bremgarten où étaient passés de nombreux groupes basques tels que Beltzez, Haurtzarrak, Skunk ou Root System. Cet endroit est "un squat de malade, avec salle de concert, bibliothèque, cinéma, skate park, atelier de menuiserie, où la rigueur germanique est appliquée aux valeurs anarchistes".
Beaucoup d’échanges durant la tournée, des b¦ufs et "battle" sur scène, notamment avec le groupe de rap Direct Raption. Dans une ambiance "colonies de vacances", pas de création à proprement parler mais du perfectionnement et de l’amélioration. Les membres du groupe remercient l’organisateur Markus, Smily et l’Institut culturel basque qui a aidé au financement des frais des 4000 km parcourus.
Les contacts auront été fructueux puisque, entre deux dates en Pays Basque, MAK prépare déjà une nouvelle tournée pour Paris, la Belgique et Barcelone.
Hip-hop philanthrope
Dans la famille hip-hop,voilà le cousin. Touba se présente comme porte-parole d’un collectif local composé de Doupa, Maone, Kemi, Boss 2 Boss ou DJ Majik, pour ne citer qu’eux. Ce collectif est à la recherche de contacts, notamment de gaztetxe pour mettre en place une nouvelle technique de diffusion.
Partant du constat que la diffusion de leur musique ne fonctionnait pas via les bacs et face au déclin de l’industrie du disque, ils veulent "écraser le marché des bacs en distribuant les CD gratuitement, se concentrer sur la scène et monter des projets gratuits et téléchargeables sur internet". Parce que Touba affirme : "je crois que le mouvement et la philosophie hip-hop peuvent apporter beaucoup aux gens". Le collectif se rallie aux propos du groupe MAK pour affirmer que "les punks et les rappeurs ont la même philosophie, contestataire et anarchiste. Le résultat de la fusion des genres est une belle connexion musical".
Sous couvert de contestation, Touba entend "prôner l’entente, le partage et l’amour, pour qu’il n’y ait pas que les gosses qui en parlent".