Septembre 4-6, 2008. Première conférence du Réseau "Anarchist Studies"

Département d’Etudes politiques, de Relations internationales et d’Etudes européennes Université de Loughborough, Royaume-Uni

Que signifie aujourd’hui "la révolution" ? Depuis la Révolution française et tout au long d’une grande partie du vingtième siècle, tant la théorie que la pratique de la révolution ont été dominées par le présupposé que la prise violente du pouvoir de l’Etat constituait la caractéristique spécifique du changement révolutionnaire. Dans les années récentes, cette hypothèse a été de plus en plus remise en cause par un large éventail de penseurs et de militants à travers toute la gamme politique des contestataires. Pourtant, seule une petite minorité semble reconnaître à quel point certains développements récents ont été anticipés par certains anarchistes révolutionnaires il y a plus d’un siècle. Il en est résulté que le corpus anarchiste révolutionnaire, riche et divers, a été mis de côté, et que l’on a fermé les yeux sur sa pertinence pour le monde contemporain.
Pour remédier à cette amnésie historique et afin de susciter des idées originales, fondées sur une réflexion critique du passé, nous vous invitons à nous envoyer vos propositions de communication pour une série de panels sur le thème "Ré-imaginer la Révolution". Plus spécifiquement, l’objectif de ces ateliers et de ré-imaginer de manière créative le concept de révolution afin de le rendre pertinent pour l’époque où nous vivons, en mettant l’accent en particulier sur les contributions spécifiques et les limites de l’anarchisme - tant classique que contemporain - et les variantes anarchistes/libertaires des mouvements sociaux contre-culturels contemporains.
Bien qu’il n’y ait pas de restriction sur les sujets possibles de communications, les propositions inspirées par des perspectives anarchistes féministes, antiracistes, écologiques, pacifistes, utopistes, romantiques et non occidentales sont particulièrement bienvenues. De même, aussi que les communications qui promettent d’éclairer les relations entre les aspects "personnels" et "politiques" du changement révolutionnaire ; ses dimensions de joie, de finesse, de sensualité, de jeu et d’esthétique ; les possibilités de combiner spontanéité révolutionnaire et organisation ; le concept de révolution comme processus se déployant dans le temps plutôt que comme un événement singulier cataclysmique ; et les rôles de l’action directe, d’une politique préfiguratrice, du combat non violent et de la non coopération organisée, des milieux de vie expérimentaux contre-culturels et des styles de vie alternatifs, des groupes et réseaux affinitaires, des centres sociaux et des coopératives, du partage des compétences et de la pratique de l’aide mutuelle, de l’imagination utopienne, du ludisme, ainsi que de la transformation qualitative du travail, susceptibles d’engendrer des formes radicalement ouvertes, populaires, organiques, constructives et créatives de changement révolutionnaire.
Certains orateurs ont déjà confirmé leur participation, notamment Ruth Kinna, rédactrice actuelle du journal Anarchist Studies ; David Graeber, auteur de Fragments d’une anthropologie anarchiste ; Sasha Roseneil, auteure de Femmes ordinaires, pratiques peu ordinaires : les féminismes queer de Greenham ; Saul Newman, auteur de De Bakounine à Lacan : Anti-autoritarisme et le démembrement du pouvoir ; et John Jordan, co-rédacteur de Nous sommes partout : l’irrésistible ascension de l’anticapitalisme mondial et co-fondateur de l’Armée Rebelle de Clowns Insurgés.
Les communications sélectionnées pour la conférence seront revues pour être publiées soit sous la forme d’un numéro spécial de revue soit sous celle d’un livre.
Si vous êtes intéressé(e) à contribuer aux panels, veuillez envoyer un courriel à Laurence Davis, l’organisateur, avant le 26 mars 2008, avec le titre de la communication, une proposition de 200 à 300 mots, et les renseignements pour prendre contact avec vous. Alternativement, si vous souhaitez proposer un panel complet de trois personnes, veuillez envoyer un titre de panel, un bref synopsis de ce panel ainsi que les noms et adresses de tous les contributeurs, en indiquant après chaque nom si la participation a été confirmée. Des enquêtes informelles au sujet de panels ou d’ateliers alternatifs sont les très bienvenues.