Mai 1, 2 et 3. Rencontres de Ligoure. "Vivre l’anarchie : expériences communautaires et réalisations alternatives anti-autoritaires (XIXe et XXe siècles)"

Colloque organisé par le Centre international de recherches sur l’anarchisme (CIRA) Limousin

BRÉMAND, NathalieENCKELL, MarianneMANFREDONIA, Gaetano (1957-....)FELICI, IsabelleTRAIMOND, Jean-Manuel (1960-....)BEAUDET, CélineSTEINER, Anne

Après les années de doute qui ont suivi la chute du mur de Berlin et l’effondrement du communisme, de plus en plus de personnes par-delà leurs différences idéologiques de départ, s’interrogent aujourd’hui sur les moyens qui permettraient d’éviter les erreurs sur lesquelles ont échoué les tentatives émancipatrices du passé.

Fait symptomatique, tout un pan de la tradition socialiste et ouvrière que l’approche marxiste stalinienne dominante avait stigmatisé comme utopiste sort de l’ombre. Qu’il s’agisse du commerce équitable, des vertus du crédit gratuit ou de l’économie sociale, nous assistons à une véritable réhabilitation posthume d’une tradition émancipatrice qui avait été l’apanage des premiers socialistes et qu’il est possible de retrouver dans de multiples manifestations anarchistes du XIXe et du XXe siècle.
Loin de l’image d’Epinal de l’anarchiste poseur de bombes ou doux rêveur, les courants libertaires ont su impulser dès leur origine des pratiques militantes visant à favoriser le changement social radical au moyen de réalisations de projets de communautés de vie ou de travail en rupture avec les conditions de vie et de production de leur temps. Cette volonté de commencer les transformations souhaitées ici et maintenant sans attendre le jour hypothétique de la révolution sociale, que nous appelons l’anarchisme réalisateur, n’a pas été l’apanage exclusif des courants libertaires. Elle prolonge, à sa manière, les pratiques des réformateurs sociaux d’avant 1848 qui, tel Fourier, étaient partisans non pas de vagues rêves utopiques aux conséquences inévitablement totalitaires ou liberticides, mais de ce qu’ils présentaient explicitement comme des formes d’expérimentation sociale.
En organisant ce colloque, le but que nous nous fixons est donc de contribuer à mieux connaître ce qu’il faut considérer comme une conception à part entière du changement social radical qui déborde le cadre strictement anarchiste et/ou libertaire. La présentation de quelques-unes de ses multiples manifestations, enfin, nous offrira aussi l’occasion de nous interroger sur la pertinence et la portée de ce modèle encore aujourd’hui.

Programme

1er mai (14h30-17h30) :


Du socialisme expérimental à l’anarchisme réalisateur / expérimentation et changement social au sein des courants socialistes au cours du XIXe siècle.
Modérateur : Gaetano MANFREDONIA
Pierre MERCKLÉ, Le Phalanstère est un laboratoire. La science sociale expérimentale de Charles
Fourier entre théorie et pratique.
Olivier CHAÏBI, Réalisations et réalisateurs proudhoniens.
Nathalie BRÉMAND, Éducation et révolution : l’enfant et le changement social chez les fouriéristes, les
communistes icariens et les anarchistes.
En soirée : projection du film de Jean-Louis Comolli, La Cecilia (1975). 21 H
2 mai (9h30-12h30)


Insurrection ou évolution ? Tendances et manifestations de l’anarchisme réalisateur jusqu’à l’entre-deux-guerres.
Modérateur : Ronald CREAGH
Isabelle FELICI, La Cecilia : quels enseignements pour les anarchistes du XXIe siècle ?
Anne STEINER, Vivre en anarchiste à la Belle Époque : la tentation de l’illégalisme pour échapper au
salariat. Débats au sein des milieux individualistes dans les années qui précèdent la guerre.
Gaetano MANFREDONIA, L’anarchisme réalisateur d’E. Armand.
Céline BEAUDET, Les expériences communautaires anarchistes des années 1920-1930, de la mêlée au
désert.
2 mai (14h30-17h30)


Le renouveau des expériences réalisatrices et/ou alternatives depuis les années 1960.
Modératrice : Marianne ENCKELL
Edward SARBONI, De 1968 à 1978 : Communautés libertaires et rejet des pratiques « politiques » institutionnalisées.
Ronald CREAGH, La fourmilière américaine : de la microsociété au groupe affinitaire. Anarchisme diffus ou
anarchisme confus ?
Jean-Manuel TRAIMOND, Christiania : une quasi anarchie depuis 1971.
En soirée : Projection du documentaire “Autrement”.
Ce documentaire a été réalisé et produit en 2002 par une équipe liée à Espace Noir, lieu culturel autogéré de Saint-Imier dans le Jura suisse. 21H


Pendant le colloque, une chorale de
Limoges illustrera en chansons l’esprit
anarchiste de ces époques.

3 mai (9h30-12h30)


Débat : Persistance et actualité des stratégies réalisatrices.
Modératrice : Claire AUZIAS
Marianne ENCKELL, Vivre autrement en Suisse.
Jean BERTHAUT, Squats, une expérience collective urbaine.

Infos pratiques

Hébergement au château : Dix euros par nuit (voir réservation)
Possibilité de camper sur place.
Restauration midi et soir : Cuisine assurée par des membres du CIRA
limousin. Menus végétariens possibles.
Repas complet : 8 euros (Les boissons ne sont pas comprises dans le repas).
Petit déjeuner : 3 euros
Bar :
 Vin de Bordeaux cuvée Élisée 2005
 Bière
 Jus de fruit
 Café et infusions :
 Café du Chiapas
Espace mômes :
Les enfants ne sont pas oubliés, un espace de jeux surveillé leur est réservé.
Parking assuré


Pensez dès à présent à nous envoyer le
bulletin de réservation, même s’il est
sujet à modification, car il nous faut
réserver le château en partie ou en
totalité très rapidement. Le château de
Ligoure est géré associativement
depuis les années 70 en gîte rural.

Au sud de Limoges, direction Saint-Yrieix la Perche, 1 Km après Le Vigen, tourner à gauche.
Parcours fléché : COLLOQUE, jusqu’au Château.
Navette gratuite de la gare SNCF de Limoges.
Téléphone : 06 81 88 08 19
Téléphone : 06 64 36 95 21
Courriel
Site Internet
Adresse postale :
Cira Limousin,
Marsaleix
19700 Lagraulière