CROS, Edmond. Mais il reviendra le temps des cerises

Guerre franco-allemande (1870-1871)* bibliographieCommune de Narbonne (France, 1871) Narbonne (France) Arts. Fiction

L’Harmattan, 2009.
Dessin de couverture : Alain Cazottes. 208 p. ISBN : 978-2-296-08883-2.

Mais il reviendra le temps des cerises évoque la guerre franco-prussienne de 1870-1871, et, plus particulièrement, la campagne de Normandie du 2ème bataillon des Mobiles de l’Ardèche, ainsi que la participation d’une de ses compagnies à la Commune de Narbonne. La description du conflit au quotidien fait apparaître la désorganisation des forces françaises, à la limite de l’absurde. En éveillant la conscience politique de ses camarades, un sergent anarchiste porte la vision de la permanence d’un parti de l’ordre en France, de 1848 à nos jours. Cette superposition des temps de l’Histoire, à travers l’anecdote historique, renouvelle en profondeur les codes de la fiction romanesque.

"Faudra se souvenir des mobiles et de la Commune ! leur dit-il.
 Les mobiles ? Quézaco ?, fit Max.
 Laisse-le parler !", fit-je."
Ce roman d’Edmond Cros projette le lecteur dans la 3e Compagnie du 2e bataillon. Ils partent pour le front et la guerre, mais reviennent ensuite et découvrent la Commune de Narbonne, en 1871 :
"Alexandre avait créé, à l’image de celui de Paris, un Comité central républicain ouvert à tout électeur désirant en faire partie. Ses membres étaient représentés au sein du Comité à raison d’un délégué pour vingt-cinq inscrits. Ces délégués étaient révocables à tout moment par leurs mandants".
A une époque où
les flash d’informations balaient notre mémoire collective, tandis que
nous zappons désespérément à la recherche de la dernière nouvelle, ou de
la plus importante, il fait bon quitter ces éclairs intempestifs pour
s’abriter dans un monde intérieur. N’est-ce pas celui de la fraternité
avec ceux qui, jadis, se sont battus pour que la vie soit plus humaine
pour leurs enfants ?

“Ils sont là-bas, couchés dans cette terre
Et nos rosiers les recouvrent de fleurs”.

Ronald Creagh