26 mars 2010 19h30 Paris CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE.- Anarchie et Cinéma.- Carte blanche à Jean-Pierre BASTID. Les Combats

Le 7ème art et l’anarchie font décidément mauvais ménage, mais tant qu’il y a de la révolte, il y a de la vie. Dans le meilleur des cas, espérons que le cinématographe, comme toute écriture, devienne de plus en plus subversif.
Jean-Pierre Bastid

CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE

CINÉMA D’AVANT-GARDE / CONTRE-CULTURE GÉNÉRALE

Vendredi 26 mars 19h30 : Carte blanche à Jean-Pierre Bastid.

Ado Kyrou. Jacques Baratier

La chevelure
de Ado Kyrou/France/1961/19’/16mm
avec Michel Piccoli
Surréalisme et cinéma. Inspiré d’une nouvelle de Maupassant, le film d’Ado Kyrou nous plonge dans une atmosphère étrange et envoûtante. Un homme achète lors d’une promenade un meuble qui va bientôt le charmer étrangement. Il y trouve, dissimulée, la chevelure d’une femme qui le fascine au-dessus de tout. Il imagine celle qui la portait et tombe amoureux de cette création de son esprit, jusqu’à la folie.
Amnésie 25
de Willy Braque/France/1967/10’/35mm (sous réserve)
Chute libre
de Willy Braque/France/1969/10’/35mm (sous réserve)
Massacre pour une orgie
de Jean-Pierre Bastid (sous le nom de Jean-Loup Grosdard)/Luxembourg/1966/60’/35mm
Avec Willy Braque, Jean-Piere Pontier, José Diaz, Joël Barbouth, Syd Phyllo, Florence Giorgetti, Nicole Karen, Christa Nelli, Dany Jacquet,Valentine Pratz, Maria Minh, Jean Tissier, Pierre Cabanne, Moshe Kramlow (Gilbert Wolmark).
Que la fête commence ! Mon premier long-métrage, intitulé successivement MASSACRE POUR UNE ORGIE et ORGIE POUR UN MASSACRE, interdit en 1966 par la censure française, pour violence et incitation à la débauche et le négatif saisi au laboratoire. Pour saluer Jean-Luc Godard le seul cinéaste de la Nouvelle Vague qui m’émerveillait, j’avais pris le pseudonyme de Jean-Loup Grosdard.
Un distributeur américain (Bob Cresse) ayant acheté un duplicata du négatif avant que la censure ne commît son forfait, il subsiste de ce film une version en langue anglaise. Il a en retiré des passages jugés odieusement outrageux et, pour compléter le massacre, ajouté des dialogues de son cru. Il a agi de même façon avec le film qui a suivi. (JPBd)

Vendredi 26 mars 21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Les combats

Indonesia calling
de Joris Ivens/Australie/1946/23’/35mm
Radicalité et cinéma. Le cinéma pourrait-il être une arme capable de changer le monde ? En 1944, le gouvernement Hollandais demande à Joris Ivens de filmer la libération de l’Indonésie. Débarqué à Brisbane, dans un monde colonial clos, il se réfugie à Sydney où il attend son départ pour l’Indonésie. De sa chambre sur le port, il repère les navires hollandais chargés d’armes, prêts là appareiller pour Java. Quand leurs équipages indonésiens se mettent en grève, ils sont bientôt rejoints par les autres, australiens, malais ou chinois. Ivens saisit immédiatement la portée de ce mouvement de protestation devenu international et braque sa caméra… « Les événements qui se produisaient étaient aussi impérieux qu’une bataille, et nous devions nous trouver sur le front, caméra au poing », dira-t-il par la suite.
Au fil des mois, il lui apparaît clairement que le gouvernement Hollandais n’a aucunement l’intention de faire de l’Indonésie un pays indépendant. En octobre 1945, Ivens démissionne à grand fracas. (JPBd)
La société est une fleur carnivore
Réalisé par un collectif de professionnels animé par Guy Chalon/France/1968/30’/16mm
Commentaire de Claude Roy dit par Jean-Louis Trintignant
Le parfum de l’époque. « Ce film dénonce la répression policière qui a eu lieu au Quartier latin à partir du 10 mai 1968 et le rôle joué par l’Etat durant cette période. Les réalisateurs donnent la parole aux témoins et aux victimes de ces brutalités. » (Le collectif)
Tourné, développé et monté en trois semaines, LA SOCIÉTÉ EST UNE FLEUR CARNIVORE sera projeté pendant les événements mêmes. (JPBd)
Nestor Makhno, paysan d’Ukraine
de Hélène Chatelain/France/1996/52’/Video
Qui ne connaît Nestor Makhno l’anarchiste qui initia en Ukraine l’une des premières communes. Il partageait certaines aspirations communistes, mais son charisme local, son refus de la violence et des nouvelles directives font ombrage au pouvoir qui commence à s’installer. Lénine tente une médiation pour le ramener dans le giron bolchévique, mais Makhno résiste. La légende construite par la propagande d’état en fait un anarchiste-bandit-antisémite et un contre-révolutionnaire. Pour les gens de Gouliaïpolié, il défend au contraire les pauvres et la liberté, et les journaux makhnovistes montre qu’il a aussi défendu les Juifs… « Prolétaires du monde entier, allez au fond de votre âme et là seulement vous trouverez la vérité. » Hélène Châtelain a reconstitué sa vie à partir de ses écrits, de films de propagande soviétique, de réactions d’ouvriers aujourd’hui et de la mémoire qu’il a laissée dans le cœur des siens à Gouliaïpolié. (JPBd)