2 et 3 avril 2010 Paris.- Anarchie et cinéma -histoires, théories et pratiques des cinémas libertaires

Journées d’études à l’Institut National d’Histoire de l’Art

Organisation : Nicole Brenez et Isabelle Marinone
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Centre d’Etudes et de Recherches en Histoire et Esthétique du Cinéma

Auditorium

6, rue des Petits-Champs

75002 Paris

m° Palais Royal (passer par la galerie Colbert)

Pierre-Joseph Proudhon fut l’un des premiers grands auteurs à formuler le principe d’une rupture avec l’art bourgeois dans son ouvrage Du principe de l’art et de sa destination sociale, publié en 1865. Rupture vue comme une alternance de l’intégration et de la désintégration, qui reste marquée principalement par la phase négative de ce déroulement, condition essentielle d’une renaissance ou d’un renouvellement. Rupture prise aussi dans son sens le plus large, à la fois dans son acception classique comme cassure, et dans son-acception picturale comme mélange. —Le traité de Proudhon propose de mettre les artistes hors du gouvernement, afin que l’œuvre ne devienne jamais une manifestation d’autorité, une entrave à la libre créativité de l’homme : l’art en effet ne peut se contenter de refléter les choses mais doit aider à leur transformation.
Dans le champ du cinéma, la pensée libertaire intervint très tôt et beaucoup plus massivement que les histoires jusqu’à présent ont bien voulu nous l’enseigner. En 1914, Miguel Almereyda, le père de Jean Vigo, écrivit : — -
Le malheur, c’est que la plupart des entreprises cinématographiques sont entre les mains des capitalistes qui le font servir à leurs fins et le transforment en instrument de défense et d’abrutissement. Mais pourquoi ne pas en attendre mieux ? Déjà d’excellentes tentatives de Cinémas du Peuple ont abouti ou sont en passe d’aboutir. Songez à ce que de pareils cinémas peuvent faire entrer dans les consciences et quelles transformations elles peuvent apporter dans les mentalités. Arme à double tranchant, le cinéma – comme la langue d’Esope – peut-être bon ou mauvais. C’est à nous de la prendre et de l’utiliser au service du progrès, de la justice et de la beauté. 

Les Journées d’études Anarchie et Cinéma -– histoires, théories et pratiques des cinémas libertaires –-poseront les questions méthodologiques préalables à l’établissement d’une histoire et d’un corpus cinématographique se réclamant de l’anarchie. —Elles ouvriront les champs multiples du film à travers le prisme de la pensée libertaire, observant et interrogeant les pratiques de réalisateurs engagés ; les formes spécifiques nées de films revendiquant une action concrète ; les puissances de déplacement, de destruction et de proposition théorique générées par l’esprit libertaire. -

Programme du Vendredi matin 2 avril 2010

9 h 30 Ouverture par Nicole Brenez
(Maître de conférences de l’Université Paris 1)
9h45 – 12h Session 1 :
Méthodes et historiographie :
cinéma dominant, histoires officielles et
histoires du cinéma libertaire

Fourrier : Luce Vigo
(Critique)
9 h 45 – 10 h 15 Isabelle Marinone
(Historienne du cinéma – enseignante à Paris 3)
« Méthodes pour une histoire des rapports entre cinéma
et anarchie »
10 h 15 – 10 h 45 Adilson Inácio Mendes
(Docteur de l’Université de São Paulo)
« À l’ombre d’Almereyda (Jean Vigo et Paulo Emilio
Sales Gomes) »
10 h 45 – 11 h 25 Louis-George Schwartz
(Professeur de l’Université d’Athens - Ohio)
« At Sea in the Empire of Misery, Or on the Percept as
Potentiality in Contemporary Anarchist Movies »
11h30– 13h Session 2 :
Le Cinéma du Peuple et Armand Guerra

Fourrier : Olivier Hadouchi
(Doctorant Paris 1)
11h 30 – 11h 40 Laurent Mannoni
(Directeur scientifique du patrimoine à la Cinémathèque
française)
« Le Cinéma du Peuple, présentation »
11h40 – 12h20 Projection des films
 La Commune (22 min)
 Les misères de l’aiguille (13 min)
 Le vieux docker (5 min)

12h20 – 13h Table ronde
avec Laurent Mannoni, Isabelle Marinone, Luce Vigo
13 h Pause déjeuner

Programme du Vendredi après-midi 2 avril 2010

14h – 15h Session 3 :
Histoire de l’anarchie, éducation visuelle
Fourrier : Gabrielle Reiner
(Doctorante de Paris 1, cinéaste, programmatrice)
14h00-14h30 Proudhon (2009)
Extrait et présentation par les réalisateurs Anne Argouse
et Hugues Peyret 
14h30 – 15h00 Bernard Baissat
(Cinéaste)
« L’anarchie, un virus »
15h00 – 15h30 Hélène Fleckinger
(Doctorante Paris 1, ATER Université Paris-Est)
« Ecoutez Jeanne Humbert et May Picqueray, femmes et
anarchistes. Un diptyque de Bernard Baissat » 
15h30 – 18h Session 4 :
Anarchie : propositions esthétiques et
puissances théoriques

Fourrier : Ronald Creagh
(Civilisationniste, professeur émérite de l’Université Paul
Valery Montpellier 3)
15h30 – 15h45 Totinouï (2007 – 13 min)
Portrait de Gianni Toti
Projection commentée par le réalisateur Marc Mercier
15h45 – 16h30 Marc Mercier
(Programmateur, critique, vidéaste)
« Gianni Toti et la mathépoéthique »
16h30 – 17h00 Gabriella Trujillo
(Doctorante Paris 1)
« Surréalisme et anarchie »
17h00 – 17h30 Antoine Barraud
(Cinéaste)
« Anarchie et cinéma japonais »
17h30 – 18h00 Jean-Michel Durafour
(Philosophe, chargé d’enseignement à Lille 3)
« Jean-François Lyotard et l’acinéma : désirs et pulsions
dans le cinéma anarchique » 
18h Fin de la première journée

Programme du Samedi matin 3 avril 2010

9h - 12h Session 5 :
Pensée symbolique, cinéma et action
Fourrier : Jean-Marie Tixier
(Maître de conférences, Bordeaux 4)
9h- 9 h 30 Erik Buelinckx
(Doctorant en histoire de l’art à la Vrije Universiteit
Brussel)
« Mauer. Film préhistorique de Gérard de Lacaze-
Duthiers »
9 h30 – 10 h Grégory Lacroix
(Doctorant de l’Université de Liège)
« La mouvance provoc’ du cinéma de Belgique (1963-
1975) »
10 h – 10 h 30 Stéphane du Mesnildot
(Enseignant, critique)
« Entretien avec Jean-Pierre Bouyxou : présentation et
projection »
11 h – 11 h 30 Mélisande Leventopoulos
(Doctorante, Université Paris 8),
et Catherine Roudé (Université Paris 1)
« Les Lascars du LEP (2009-1986) : Trajectoire d’images rebelles à contretemps »
11 h 30 – 12 h Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós
(Critiques, programmateurs indépendants, fondateurs de
la structure de diffusion le peuple qui manque)
« Mujeres Creando / Zones Autonomes Télévisuelles »
12 h Pause déjeuner

Programme du Samedi après-midi 3 avril 2010

13h - 16h Session 6 :
Armand Gatti, Hélène Châtelain
Fourrier : Louis George Schwartz
13h – 13h30 Olivier Neveux
(Maître de conférences, Université de Strasbourg)
« La dimension Auguste du monde’. Gatti et
l’anarchisme »
13h30 – 14h David Faroult
(Maître de conférences Université de Paris Est, cinéaste)
« Autour du Passage de l’Ebre, film d’Armand Gatti,
Allemagne 1969 » 
14 h – 14 h 30 Charlotte Cayeux
(Master cinéma, Université Paris 3)
« Armand Gatti et l’ ‘expression multiple’ au cinéma : le
cas du Lion, sa cage et ses ailes » 
14h30 – 15h François Lecointe
(Historien, Doctorant EHESS)
Hélène Châtelain
15h – 15h30 Johanna Cappi
(Doctorante Université Paris 1)
« La constellation Armand Gatti, du journalisme engagé
au documentaire de contre-information (Prix Albert
Londres 1954 - 2010) »
15h30-17h30 Session 7 :
Initiatives formelles
Fourrier : Hélène Châtelain, cinéaste
15h30 – 16h Yannick Gallepie
(Université Lumière Lyon2)
« Les films de fiction produits par la CNT en 1936 : une
proposition de traduction esthétique des idéaux
Anarchistes » 
16h – 16h30 Antoine de Baecque
(Professeur à l’Institut d’Etudes Politiques, Paris)
« Peter Watkins et le coup de grâce »
16h30 – 17h Giusy Pisano
(Maître de conférences Université Lille 3)
« Lina Wertmüller : Film d’amore et d’anarchia (1973) »
17h – 17h30 Federico Rossin
(Critique, programmateur)
« Le travail de Nico Papatakis »
17h30 Fin de la seconde journée.