RECLUS, Paul. Biographie
19 janvier. 70e anniversaire de la mort de Paul RECLUS
RECLUS, Élisée (1830-1905)RECLUS, Paul (Neully-sur-Seine 1858-Montpellier 1941)Fils de Noémi et d’Elie Reclus, le "grand" frère si proche d’Elisée, le géographe, Paul naît le 25 mai 1858 à Neuilly-sur-Seine. Ses premières années se dérouleront dans la « grande famille » des Reclus.
En 1871, la Commune de Paris écrasée, il se cache un temps avant de rejoindre la Suisse avec ses parents.
Il rentre à Paris en 1877 pour faire de brillantes études et il est reçu premier à la prestigieuse Ecole centrale de Paris en 1878 où il obtient son diplôme d’ingénieur.
Il occupera cette fonction dans diverses usines en province et sera à plusieurs reprises obligé de démissionner pour avoir soutenu des ouvriers grévistes.C’est ainsi qu’ill travaillera dans les entreprises et les lieux les plus divers :
– fabrique de parapluies à Paris,
– mines de Bessèges dans le Gard,
– Soudières de Varangeville,
– usine d’explosifs à Sevran,
– fabrique de couverts dans les Vosges
– Compagnie Lorraine des Charbons et Lampes (Moselle).
Il épouse en 1885 Marguerite Wapler, membre d’une famille d’industriels alsaciens. Le couple aura quatre enfants, dont seulement deux survivront : Michel, ingénieur chimiste et Jacques, professeur en Chine.
Propagandiste anarchiste, il écrit dans Les Temps nouveaux et y préconise, en 1891, la très controversée "reprise individuelle" et la propagande par le fait.
Paul Reclus (dit Georges Guyou) sera, après le vote des « lois scélérates » en 1893-1894, inculpé dans le « procès des trente ». Pour échapper à l’arrestation, il se réfugie à Londres où il vivra un temps dans une petite communauté anarchiste.
En 1895, il se fixe en Ecosse où il travaille comme cartographe, puis professeur.
En 1903, il vient s’établir à Bruxelles, en Belgique, à la demande d’Elisée Reclus, pour l’aider à terminer l’édition de L’Homme et la Terre, tâche qu’il assumera jusqu’en 1908, après la mort de son oncle. Il gagne sa vie comme instituteur.
Autorisé à rentrer en France en 1914, il sera l’un des signataires du « Manifeste des seize » (interventionniste). Après la guerre, il joue un rôle important dans la republication des Temps Nouveaux
et participe à d’autres journaux anarchistes.
En 1919, il s’installe en Dordogne, puis à Montpellier où il se livre à des travaux scientifiques.
En 1925, il fonde, avec le Dr Marc Pierrot le journal anarchiste Plus loin qui paraîtra jusqu’en 1939. Il fait encore partie de plusieurs organismes de secours au mouvement anarchiste espagnol, dont Solidarité international antifasciste (SIA), pendant la guerre civile.
En 1937, il fait construire à Domme une Tour d’observation, dans l’esprit du grand architecte Patrick Geddes, qui vient de mourir. Pour celui-ci, la tour devait être à la fois un observatoire, un musée et un laboratoire civique, puis un musée et même une véritable abbaye de Thélème. Voir le site anglais
Paul Reclus meurt à l’âge de 82 ans, le 19 janvier 1941, à Montpellier, où il a continué ses travaux inspirés par Geddes, notamment au Collège des Ecossais, édifice remarquable qui existe toujours et dépend actuellement du rectorat.