Biographie de Larry Portis
PORTIS, Larry (3 juillet 1943, Bremerton, Washington, USA, – 4 juin 2011 à Soudorgues, Gard, France)PASSEVANT, ChristianeCREAGH, Ronald (1929 - ....)document original spécialement rédigé pour le site "Recherche sur l’anarchisme"Larry Portis est né aux États-Unis, le 3 juillet 1943, à Bremerton, dans l’Etat de Washington. Le chantier naval de cette ville était alors en pleine expansion, du fait de la guerre, ce qui avait considérablement accru la population. Son père travaillait dans les métiers de la tôle, sa mère avait des emplois à temps partiel comme secrétaire.
La famille s’établit ensuite à Billings, dans l’Etat du Montana, ville qui connaissait un essor grâce au développement de ses secteurs médicaux, financiers et industriels. A 18 ans, en 1961, il se maria et eut rapidement deux enfants. Il fit aussi des études à l’Eastern Montana College, université d’Etat qui prendrait ultérieurement le nom de Montana State University Billings.
Actif en politique, il soutient les luttes des employés de la Compagnie des eau, participant au journal étudiant The Retort [La Réplique] et, dans la mouvance contestataire de l’époque, fonde un journal "underground", The Free Student Press. Il poursuit en même temps ses études jusqu’à leur terme et obtient son diplôme en 1968.
Il s’inscrit ensuite à la Northern Illinois University où, tout en continuant à travailler pour soutenir sa petite famille, il passe un Master en 1970 et soutient une thèse en histoire, obtenant son Ph. D. en 1975. Voir la bibliographie de ses travaux en anglais. Il est toujours engagé : en 1974, il a soutenu le United Farm Workers’ Union, syndicat des travailleurs agricoles de la région. Puis, en 1977, il quitte les États-Unis, voyage en Europe, effectue divers petits travaux, puis vient en France où il restera jusqu’à la fin de ses jours.
Il est chargé de cours, en 1981, à l’Université Américaine de Paris. Il y enseigne jusqu’en 1990 et y crée une section CGT. Il donne des cours, parallèlement, en 1980, à la Shiller International University, à Paris.
Diverses universités françaises lui confient les cours de civilisation américaine : Paris VII (Jussieu) où il est professeur associé jusqu’en 1988, Paris X (Nanterre) de 1989 à 1990, Clermont-Ferrand 2, où il est nommé professeur et y exerce de 1995 à 1998 ; enfin, de 1998 à 2009 il termine sa carrière d’enseignant à l’Université Paul Valéry de Montpellier.
Avec sa compagne, Christiane Passevant, il participe aussi à diverses revues. De 1984 à 1989 il est membre de l’équipe éditrice des Editions Spartacus, fondées par René Lefeuvre, dont il écrira une courte biographie.
Il collabore à l’International Review of Political Science Abstracts de 1979 à 1991. Il rejoint le comité de rédaction de la revue de sociologie L’Homme et la Société de 1987 à 2007. Il publie des livres dans les secteurs méconnus de l’édition française : sur George Sorel, sur la chanson populaire, sur le fascisme, l’extrême-droite aux Etats-Unis, les classes sociales, la Palestine, le syndicalisme révolutionnaire des Industrial Workers of the World. Ses nombreux articles abordent la sociologie, l’histoire populaire et l’analyse théorique, et paraissent aussi bien dans des revues de qualité, comme Les Cahiers de l’Herne ou L’Homme et la Société, des publications militantes telles que Le Monde libertaire ou Alternative libertaire, mais aussi dans des magazines en ligne, notamment CounterPunch, Watan, et Divergences, dont il prend la responsabilité des articles de langue anglaise.
En 2002, du fait de l’invasion américaine de l’Irak, il participe à la fondation du collectif montpelliérain "Les Américains pour la paix et la justice." Il collabore aussi à la CNT de la Région parisienne.
Larry a également écrit et publié des histoires courtes, certains d’entre elles ont été publiées aux États-Unis dans Intimités : Neuf histoires d’amour et autres émotions, et un roman : Le rêve américain.
Amateur de musique et cinémaphile, sa grande modestie, son souci des plus déshérités, son dévouement inlassable laissent à tous ceux qui l’ont connu le souvenir de quelqu’un qui, au plus fort sens du terme, a été un homme intègre.