7 mars 2015, Paris.- Université Populaire, L’ÉCOLE DE LA RUE

École de la rue

À la bibliothèque La Rue

Un samedi sur deux, de 16 heures à 18 heures

10, rue Robert-Planquette, 75018 Paris

Entrée libre

Cycle n° 5

Enjeux de la théorie darwinienne de l’évolution, et apports pour la biologie du développement

21 février 2015 / 7 mars 2015

Le projet anarchiste de changer radicalement l’organisation de la société, de récuser les rapports hiérarchiques et de domination, etc., se doit d’être pleinement instruit de la façon dont « le monde » est fait et agit : le social et l’économique certes, mais aussi le monde vivant, le monde animal, leur évolution et leur fonctionnement, afin d’admettre les parentés évolutives entre animaux non humains et les humains et sortir de la vieille opposition nature/culture, ou de faire descendre les humains de leur piédestal spirituel, voire théologique, etc.
Or, tout cela est redevable d’une description et d’une explication scientifique sans équivalent : la théorie darwinienne de l’évolution, au point que le généticien Theodosius Dobzhansky, l’un des acteurs d’une refondation du darwinisme au XXe siècle, pourra déclarer, en 1973 : « Rien en biologie n’a de sens, si ce n’est à la lumière de l’évolution. »
Après une conférence sur le vivant (13 décembre 2014), une autre sur l’ADN (10 janvier 2015), le groupe Louise-Michel propose donc deux séances sur la théorie de l’évolution et sur les facteurs et mécanismes de l’évolution, mais aussi sur les conclusions philosophiques qu’on peut en tirer : le statut du hasard, le matérialisme constitutif du darwinisme, la fin de la prééminence du religieux au sujet de la vie, de la nature humaine.

Samedi 7 mars 2015, de 16 à 18 heures

« Les apports des théories darwiniennes de l’évolution à la biologie du développement »
par Franck BOURRAT

La seconde conférence de ce cycle sera consacrée à présenter les grandes lignes et idées d’une discipline scientifique relativement récente : l’évolution du développement ou « évo-dévo ». La biologie du développement classique, souvent appelée embryologie, s’attache à décrire, expliquer et interpréter les mécanismes qui conduisent à la formation d’un organisme vivant « complexe » (ici entendu au sens de pluricellulaire, c’est-à-dire dont le corps est composé d’un grand nombre de cellules, unité de base du vivant) à partir d’une cellule unique, l’œuf.
L’intégration de la pensée évolutionniste darwinienne à la biologie du développement, au début des années 1980, a ouvert des perspectives fascinantes. Elle a considérablement renforcé l’idée d’une unité profonde du vivant, en montrant par exemple que des animaux (ou des plantes) à première vue très différents utilisaient des mécanismes semblables au cours de leur développement. Elle a également permis d’aborder, sur une base strictement matérielle, testable et accessible à l’expérience, la ou les question(s) des mécanismes qui génèrent la diversité, notamment morphologique, que nous observons au sein du monde vivant.
L’essor de cette discipline témoigne de la richesse et de la pertinence des concepts évolutionnistes de Darwin, plus de 150 ans après leur formulation initiale.