6 novembre 2015 Tours.- Colloque international "Proudhon et l’Europe"

Colloque international à l’Université François-Rabelais de Tours
avec le soutien de l’Université Paris 8
le 6 novembre 2015
Faculté de Lettres et langues, 5e étage Bibliothèque Universitaire
3 rue des Tanneurs, Tours

Contact : cagiao [at] univ-tours.fr

Proudhon et l’Europe

À la fin de sa vie, après avoir consacré l’essentiel de sa réflexion à l’économie politique, Proudhon porte un intérêt particulier aux questions de politique étrangère. C’est, en effet, l’époque des grandes recompositions nationales, au nom du principe des nationalités et des frontières naturelles. Au même moment, Proudhon, exilé en Belgique, réfléchit à la notion d’équilibre européen et combat l’idée d’une Italie unitaire en publiant ses écrits fédéralistes, et notamment Du principe fédératif. C’est précisément dans cet ouvrage que Proudhon affirme que l’Europe « ne pourrait former qu’une confédération de confédérations », formule énigmatique qui rappelle les débats qui ont eu lieu ces dernières années en Belgique, en Grande Bretagne ou en Espagne, tant sur les aménagements fédéraux internes que sur l’évolution fédérale du projet européen lui-même et sur le rôle des États membres dans celui-ci. De même que chez Proudhon, se pose ici la question de la redéfinition du périmètre territorial de l’État et de ses missions.
L’Union européenne vit depuis plusieurs années une période de crise profonde et force est de constater que le projet fédéral européen se trouve en mal de repères, n’ayant pas bénéficié, comme l’État, le marché ou la nation auparavant, d’une pléiade de penseurs et de théoriciens à son service. Proudhon, à sa manière, en fut l’un des premiers. Tout comme les proudhoniens plus tard, parmi lesquels se trouvent — ne l’oublions pas — quelques-uns des initiateurs du projet européen dans les années 1940 et 1950.
Le moment nous a en tout cas semblé bien choisi pour interroger le projet européen à la lumière de la pensée de Proudhon — on songera notamment à son fédéralisme et à son affirmation de la primauté du social sur le politique — et de celle ses continuateurs, ceux qui ont pu mobiliser plus ou moins l’œuvre proudhonienne dans leur conception d’une Europe unie, à l’instar des fédéralistes personnalistes (Alexandre Marc, Denis de Rougemont ou Guy Héraud). En somme : la pensée proudhonienne est-elle encore pertinente pour penser l’équilibre européen, ou apporte-t-elle des pistes de réflexion ou des réponses aux problèmes auxquels se heurtent aujourd’hui le projet politique européen, d’une part, et les Etats membres et leurs peuples, d’autre part ?
Programme provisoire
9h30 – Accueil des participants
10h – Georges Navet (Université de Paris 8) :
L’Europe, le fédéralisme et les nationalités. Ferrari et Proudhon 
10h45 – Questions
11h – Gilda Manganaro Favaretto (Université de Trieste) :
Du Principe fédératif à l’Europe d’aujourd’hui
 
11h45 – Questions
12h – Pause déjeuner
14h00 – Julien Barroche (INALCO) :
L’apport des juristes proudhoniens à la théorie de l’intégration européenne : le cas de Guy Héraud
14h45 – Jorge Cagiao y Conde (Université François Rabelais de Tours :
L’intégration fédérale dans l’UE et les leçons de l’Histoire : Madison, C. Schmitt et Proudhon

15h30 – Questions
16h – Irène Pereira (Institut de Recherche, d’Étude et de Formation sur le Syndicalisme et les Mouvements sociaux) :
Le fédéralisme européen : un projet encore pertinent face à l’urgence de la transition écologique ?
16h45 – Questions