Un nombre incroyable d’informations ont leur origine dans les délations de la police. Les journalistes ne nomment pas la source, bien entendu. D’ailleurs, s’ils mettaient en cause l’honnêteté du rapport d’un policier, celui-ci ne leur donnerait plus d’information.
Les informations données par la police ont deux ambitions contradictoires : montrer l’efficacité du service d’ordre et entretenir l’inquiétude du public.
Quant au terrorisme, il n’y a rien de tel que de lire Le Figaro ou quelque autre quotidien de grand tirage pour apprendre l’existence de réseaux internationaux. Dont on n’indique pas les vrais commanditaires.
Par exemple, pendant des décennies, la contrebande de cigarettes a été faite par des marques américaines, pour éviter de payer des impôts. L’avez-vous lu dans votre journal au moment où cela se passait ? Comment pourtant la police pouvait-elle ignorer un trafic de cette ampleur ?
Et quand une bombe éclate quelque part, on accuse les anarchistes comme, jadis, on dénonçait les gitans, les juifs et quelques autres boucs émissaires de tous les malheurs de la terre.
Les sources policières démentent rarement ces déclarations sensationnelles : d’ailleurs, les "rectificatifs" ne sont jamais à la une de votre quotidien préféré.
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