CYVOCT, Antoine (28 février 1861 - 5 avril 1930)
Droit. Attentatspropagande par le faitLyon (France) et région Rhône-AlpesCYVOCT, Antoine (28 février 1861 - 5 avril 1930)Militant anarchiste lyonnais.
Rendez-vous au petit matin du 23 octobre 1882, place Bellecour, bien connue des Lyonnais. Une bombe vient d’éclater au restaurant trop bien nommé, "L’Assomoir". Elle tue un employé, blesse quelques personnes et cause des dégâts considérables.
Or, un article paru dans le journal anarchiste lyonnais Le Droit social a dénoncé ce restaurant comme un repaire de "la fine fleur de la bourgeoisie et du commerce". Or la bourgeoisie a confisqué les révolutions du passé, et elle construit sa domination du Peuple sur le système de la propriété privée. Cette bourgeoisie, oisive et jouisseuse, se retrouve dans l’immoralité de l’Assomoir, dont on dit qu’y viennent se prostituer les filles et les soeurs des appelés au service militaire.
Il n’en faut pas plus pour imputer l’attentat au journal et, plus particulièrement, à Cyvoct. Celui-ci est accusé - à tort.
La répression des anarchistes de Lyon va commencer. 66 d’entre eux sont convoqués à un procès en correctionnelle en janvier 1883. Leurs propos tenus au cours de réunions publiques sont considérés comme des incitations au crime et à la révolte. Un certain nombre ont pris la précaution de quitter le pays. Ils sont condamnés par contumace. Cyvoct, réfugié en Suisse, puis en Belgique, écope de 5 années de prison.
Le 23 février 1883, à Ganshoren (Belgique), avec un autre anarchiste français, Paul Métayer, il transporte une bombe qui explose accidentellement. Métayer meurt le lendemain des suites de ses blessures : il n’a rien divulgué à la police. Mais Cyvoct sera extradé vers la France, pour être jugé dans le cadre de l’attentat Bellecour à Lyon.
Là, dans un nouveau procès pour l’attentat du café Bellecour, et bien que sa responsabilité n’a jamais été démontrée, il est condamné à mort. Sa peine est ensuite commuée en travaux forcés, et Cyvoct part au bagne.
Malgré la campagne menée en 1895 par les anarchistes pour sa libération, il n’est amnistié qu’en mars 1898. Cette même année, il se présente aux élections législatives pour, dit-il, "Attirer l’attention sur le cas des anarchistes restés au bagne".
Par la suite il gagnera sa vie comme représentant en librairie, et donne des conférences dans les milieux anarchistes sur les conditions de vie au bagne.