Orateurs et Conférenciers : Quelques voix de l’anarchisme

L’un des succès de l’anarchisme, comme mouvement de masse du 19e siècle, a été d’avoir de grands orateurs. Ceux-ci attiraient les foules, surtout à une époque sans radio ni télé.
La tâche n’était pas simple : il fallait parler sans micro ni haut parleur, à des auditoires qui, parfois, ne connaissaient que vaguement quelques mots de votre langue. La classe ouvrière était souvent constituée d’émigrants venus des régions les plus diverses. Même quand tous étaient italiens, par exemple, ils avaient leurs parlers régionaux de sorte qu’un gênois ne comprenait pas un sicilien.
Certains des penseurs les plus remarquables, comme Proudhon, étaient particulièrement maladroits. En revanche, l’un des plus brillants conférenciers n’était ni bel homme ni très lettré, mais son langage enflammé était tel que son visage s’illuminait et que, selon des auditeurs, il aurait dit à la foule de marcher directement dans la mer tout le monde l’aurait suivi. Ce Bavarois, Johann Most, sut lui même recruter une femme susceptible d’enthousiasmer les foules de langue anglaise, Emma Goldman. Celle-ci connaissait l’anglais et le russe, mais aussi le yiddish, que parlaient les émigrés juifs venus aux Etats-Unis de l’Europe de l’Est. Elle touchait ainsi un public fort varié et souvent réceptif à ses idées.

Articles

UTGÉ-ROYO, Serge. "Des gouttes de bonheur"

Pour l’écouter, aller sur et cliquer sur colonne de gauche "Ecouter". Paroles Un juif et deux chrétiens habitent dans ma rue ;Ils passent chaque (...)