Rapport sur l’arrestation d’Elisée Reclus - 2 -

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et la concorde. Entre républicains, entre conCitoyens et français, ce n’est point au fusil et au canon de prononcer mais au suffrage universel.)

Comment se fait-il, qu’au mépris de cette profession de foi et en faisant abstraction d’un âge auquel se rattachait le privilège de rester dans Paris [il ?] soit allé, comme il le déclare si franchement brûler ses cartouches sur le plateau de Chatillon et contribuer ainsi à la lutte armée qui, dans la conviction des fédérés devait mettre en leur pouvoir la représentation nationale et le Gouvernement de la France ?

Il appartient à la Justice d’apprécier ces contradictions et d’examiner dans sa conscience, non seulement les méfaits eux-mêmes, mais encore leur moralité au point de vue de l’érudition, et de la haute intelligence de celui qui les a perpétrés.

Le prévenu est marié et père de deux enfants. Ses antécédents bien connus sont parfaitement honorables.

Avis Le rapporteur estime qu’il y a lieu, – aux fins d’application, des art. 87 du Code Pénal, 5 _ $ 2 et 3 de la loi du 24 Mai 1834, d’ordonner la mise en jugement dudit Reclus prévenu de participation à l’insurrection de Paris pour avoir :

1° Commis l’attentat dont le but est de hanger ou de détruire le Gouvernement

2° Dans le mouvement insurrectionnel du 4 avril sur Chatillon – non seulement porté des armes

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