La Question sociale : les affinités discrètes de la presse anarchiste internationale

IWW (Industrial Workers of the World)New-York (USA)MALATESTA, Errico (1853-1932)Communication. Presse anarchiste : 19e siècleCommunication. Presse anarchiste : 20e sièclePresse — FranceCommunication. Journaux anarchistes : 21e sièclePaterson (New Jersey, USA)Buenos-Aires (Argentine)Trieste (Italie)ARGYRIADÈS, P. ; pseud. : PlatonMINK, Paule (Paulina Mekaraska ; Clermont-Ferrand, 1839 - Paris, 1901)

La Question sociale a servi de titre (en italien surtout) à diverses publications du mouvement anarchiste dans la période située entre la fin de l’Internationale anti-autoritaire et la naissance du mouvement anarcho-syndicaliste. Il apparaît à Buenos Aires en 1883 puis de 1894 à 1896, à Florence de 1883 à 1889, à Paterson (New Jersey, USA) entre 1895 et 1908, à Trieste en 1910 (qui fait alors partie de l’empire austro-hongrois) et à New York de 1914 à 1916, dans des journaux qui sont quasiment tous l’expression de courants partisans de l’organisation ouvrière et de milieux ayant mûri dans l’émigration. Dans ces journaux une large place est généralement faite au débat, et les luttes sociales occupent une place centrale. On retrouve plus d’une fois le nom d’Errico Malatesta parmi les rédacteurs, et notamment dans La Questione sociale publiée en 1899 à Paterson. Or cette ville deviendra en 1913 le théâtre d’une des plus grandes grèves du textile, menée par les Industrial Workers of the World, qui organisaient essentiellement la main-d’œuvre immigrée et non qualifiée. Tout porte donc à croire que ce journal a joué un grand rôle dans la formation politique du milieu militant moteur de cette grève, comme de celle de Lawrence qui l’a précédée d’un an, et plus généralement dans la formation des milieux militants d’origine libertaire qui se sont engagés dans les IWW.
En France, ce titre a été porté par plusieurs publications parues entre 1885 et 1898, à Bordeaux, Lyon et Paris. Celle dont la durée de vie fut la plus longue est la revue socialiste révolutionnaire, d’origine blanquiste et ayant évolué vers le marxisme, publiée à Paris par P. Argyriadès et Paule Mink. Elle se caractérise par son ouverture et par une grande attention portée à la condition des ouvriers et à leurs luttes, à l’échelle internationale.