TAUZIN, Isabelle. "Manuel González Prada, acteur de la vie politique à l’aube du XXe siècle"

GIS Réseau Amérique latine. Actes du 1er Congrès du GIS Amérique latine : Discours et pratiques de pouvoir en Amérique latine, de la période précolombienne à nos jours, 3-4 novembre 2005, Université de La Rochelle

GONZALEZ PRADA, Manuel (1844-1918). Essayiste péruvienTAUZIN-CASTELLANOS, Isabelle

En 1898, après sept années passées en France et en Espagne, Prada retourne à Lima
avec sa femme et son jeune fils. Il est invité par ses amis à présenter une conférence qui
marque le renouvellement de son engagement et suscite une commotion dans la vie politique
locale. Il s’agit du discours intitulé "Los partidos y la Unión Nacional" repris au début de Horas de Lucha, ce qui prouve l’importance que lui attribuait le penseur, dix ans encore après
l’événement.
Je limiterai ici mon propos à l’évocation du contexte du retour au Pérou, puis
j’analyserai le contenu du discours. Dans un troisième temps, je retracerai la crise qui a suivi
la conférence.

L’engagement politique de Manuel G. Prada se manifeste d’abord en 1888 avec le discours du théâtre Politeama
puis en 1889 dans deux articles de El Radical qui n’ont jamais été réédités et sont signés du penseur : il s’agit du
premier éditorial (n° 1, 1/1/ 1889) et de "El Contrato", qui est une mise en garde du président Caceres et une
condamnation explicite du Contrat Grace échangeant la dette extérieure contre la concession des chemins de fer,
des douanes et des principales sources de revenus de l’Etat péruvien (n°2, 15/1/1889, p. 14-17). L’éditorial du
Radical est un véritable réquisitoire contre les institutions : "Donde se profesa la mentira como sistema de
gobierno, como administración de justicia, como cuerpo legislativo, como enseñanza universitaria, como
literatura, como manera de vivir y hasta como costumbre nacional, es necesario abofetear al pueblo con la
verdad. A heridas gangrenadas, cauterio de fuego".