23 avril 19h30 Paris CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE.- Anarchie et Cinéma.- Carte blanche à Jean-Pierre BASTID

Le parfum d’une époque

Le 7ème art et l’anarchie font décidément mauvais ménage, mais tant qu’il y a de la révolte, il y a de la vie. Dans le meilleur des cas, espérons que le cinématographe, comme toute écriture, devienne de plus en plus subversif.
Jean-Pierre Bastid

CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE

51 rue de Bercy – Paris 12ème – M° Bercy

CINÉMA D’AVANT-GARDE / CONTRE-CULTURE GÉNÉRALE

Vendredi 23 avril 19h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid.

En présence de Martine Boyer, Jean-Denis Bonan, Jacques Richard
Tristesse des anthropophages
de Jean-Denis Bonan/France/1966/23’30’’/35mm (projeté en vidéo)
Produit par Jean Rollin
Je m’en voudrais de déflorer le pitch (oh ! l’horrible mot dont sont si friands les abjects script doctors au service de la machine à décerveler) de ce film hors norme et vous laisse le plaisir de le découvrir. (JPBd)
Un monde de merde et de mort évoqué par l’adolescent très retardé que j’étais à cette époque. Ce film a été interdit à tout public et à l’exportation par le Comité de censure qui siégeait alors au CNC. (Jean-Denis Bonan)
La Femme-Bourreau
de Jean-Denis Bonan/France/1969/73’/16mm (extrait projeté en vidéo, sous réserves)
L’histoire d’un maudit dans une fiction faussement policière. il était une fois la souffrance... Ce film inédit n’a pas d’existence légale. (Jean-Denis Bonan)
Droit d’asile
de Jean-Pierre Lajournade/France/1969/14’/16mm
avec Tobias Engel
Tobias a trouvé un asile précaire dans une caisse au milieu des poulets qu’il a assommés. Petit à petit, il prend conscience qu’il est mortel.
Cette idée le désespère, l’obsède. Il en meurt. (JPBd)
Libre de ne pas l’être
de Jean-Pierre Lajournade/France/1969/11’/16mm
avec Thierry Garrel
Extrait de sa caisse, l’acteur 777 fait l’apprentissage douloureux de la liberté avant de retourner dans le ventre originel. (JPBd)
La parole en deux
de Patrice Enard/France/1974/20’/16mm
Les Écrans déchirés
de Jacques Richard/France/1976/25’
Avec Michael Lonsdale, Fabrice Lucchini, Agathe Vannier
Que deviennent les acteurs lorsqu’ils sont livrés à eux-mêmes ? Comment déchirer l’écran du cinéma conventionnel ? (JPBd)

Vendredi 23 avril 21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid.

Salut les copines
de Jean-Loup Grosdard (alias Jean-Pierre Bastid) Luxembourg/1966/50’/35mm
Co-sénariste Jean-Patrick Manchette sous le nom de Michelangelo Astruc
Avec José Diaz, Hans Meyer, Dominique Erlanger, Pascale Cori-Deville, Joël Barbouth, Ghislaine Paulou , Valentine Pratz, Hamera, Ernst Mernzer, Jean Mazéas, Jean-Marie Estève
Il s’agit d’une pochade-pochetronnade que j’avais tournée dans la foulée et qui, pour son salut, avait battu d’entrée pavillon luxembourgeois. Deux films livrés pour le prix d’un. Vous êtes condamné à les voir. (JPBd)
Hallucinations sadiques
de Jean-Pierre Bastid/France/1969/81’/35mm (extrait projeté en DVD)
Avec Daniel Gélin, Anouk Ferjac, Michel Subor, R.J. Chauffard, Jean-Claude Bercq, Sabine Sun
Les Fleurs du mal. J’avait écrit avec Yves Boisset un film que empruntait provisoirement son titre à Baudelaire. Robert de Nesles devait le produire Yves le réaliser. Le coût du film et son sulfureux contenu ont empêché son financement. Restait mon contrat avec de Nesles pressé de tourner un film pendant le mois d’août pour ne pas perdre une aide du CNC. Michel Martens qui avait une histoire intitulée FÊLURE, hommage à Francis Scott Key Fitzgerald (THE CRACK-UP) cherchait une maison pour passer l’été. De mon côté, j’avais trouvé pour le film le décor qui pouvait nous tenir lieu de vie. Il fut convenu par la production à laquelle s’était adjoint Henry Lange et nous-mêmes que le scénario pouvait et devait s’écrire au fil du tournage, ce qui n’était pas pour nous déplaire. À cela s’ajoutait l’obligation de tourner une version anglaise et un dialoguiste américain, Roy Lisker, rejoignit notre équipe. Trois semaines de préparation, quatre semaines de tournage et c’était parti…
En voici l’argument : la maîtresse de Charles a des hallucinations ; elle croit qu’Anne, la femme de son amant, la guette tous les jours. Or Anne est morte. Personne ne peut croire Clara. Le jour où elle découvre Anne devant sa porte, elle ne dit rien à personne. Mais Clara est retrouvée poignardée. Un inspecteur vicieux sorti de l’école de police du Mont d’Or et des poubelles de mai 68 se fait fort de découvrir l’horrible vérité...
M. de Nesles n’assista à la projection des rushes qu’au bout de deux semaines. Après avoir exprimé son juste courroux, il voulut pimenter l’histoire de quelques élucubrations dues à son génie de producteur. Nous eûmes des mots à propos de la formatation qu’il envisageait. Après lui avoir craché à la gueule, je fus forcé d’abandonner le tournage et l’équipe fut condamnée à continuer car notre monde n’admet généralement que soumission et résignation. Il y eut un procès que par la suite je gagnais mais, comme disait Kipling ceci est une autre histoire. (JPBd)