Né au cours du XIXe siècle d’une lente maturation des éléments anti-étatiques en germe dans la Révolution française, l’anarchisme s’est développé en même temps que l’individualisme. Ses fondateurs, Proudhon (1809-1865), Bakounine (1814-1876), Kropotkine (1842-1921), s’affirment contre le principe et les formes de l’autorité, qu’elles se nomment religion ou Etat. Ces rejets sont passés à la postérité grâce à quelques formules : "A bas les chefs !", "La propriété, c’est le vol !"
L’échec de la Commune, en 1871, freine l’essor du mouvement libertaire. Il apparaît réellement en France aux cours des années 1880, grâce à des supports de propagande qui assurent alors la diffusion de cette pensée foisonnante : chansons, discours publics, affiches, livres, brochures, journaux... Ce mouvement aux apparences contradictoires est complexe. Il peut faire cohabiter des plaidoyers pour la non-violence avec des appels au meurtre ou à l’insurrection.