Les Cabarets musicaux

MANFREDONIA, Gaetano (1957-....)STEINLEIN, Théophile-Alexandre (1859-1923)Musique. Parolier, auteur-compositeurJOUY, Jules (Paris, 27 avril 1855 -17 mars 1897)

"Académie de la chanson, de la critique, du rire et de l’art sincère, véritable"

(Illustration : Affiche de Steinlein pour le cabaret "Le chat noir")
" Ce fut dès le début des années 1880 que les premiers cabarets artistiques firent leur apparition. Le premier du genre, en absolu, fut le ’Club des Hydropates’ avec Emile Goudeau et Rodolphe Salis. Mais c’est à ce dernier que nous devons la fondation en 1881, boulevard Rochechouart, du ’Chat noir’, destiné à servir de modèle à tous les autres établissements artistiques qui s’efforcèrent d’en imiter la formule. L’originalité du ’Chat noir’, la clef de son succès, fut d’avoir su associer dans un même lieu artistes, chansonniers et public grâce à une mise en scène habile, organisée par le maître des lieux, Salis. Nombreux furent les chansonniers qui firent leurs premières armes véritables dans cet établissement, à commencer par Aristide Bruant et Jules Jouy. Bruant, en particulier, s’y rendit célèbre avec sa ’ballade du chat noir’".
La renommée que l’établissement de Salis sut acquérir en quelques années est remarquable, au point qu’en 1895 Horace Valbel pouvait écrire que ’Le Chat noir’ était ’le seul établissement réellement artistique, je ne dirai pas de Paris, mais du monde entier. [C’est] en quelque sorte l’Académie de la chanson, de la critique, du rire et de l’art sincère, véritable[...]’.
En janvier 1882, le cabaret du ’Chat noir’ édita une feuille hebdomadaire du même nom avec comme rédacteurs-directeurs Goudeau et Salis. Dans ce journal assez bien fait, et surtout superbement illustré, entre autres, par les dessins de Steinlein, il était possible de retrouver, parmi les collaborateurs, la signature d’auteurs prestigieux tels Paul Verlaine ou Jean Richepin, ce qui lui assurait une tenue artistique certaine."
G. Manfredonia, La chanson anarchiste en France, des origines à 1914 , p. 273.
Voir le chat comme symbole et figure anarchiste