MARIN, Lou (écrits rassemblés par). Albert Camus et les libertaires (1948-1960)

LECOIN, LouisJOYEUX, Maurice (1910-1991)CAMUS, Albert (1913-1960)LEVAL, Gaston (1895-1978). Pseudonyme de PILLER (Pierre Robert). Anarchiste français, insoumis, combattit en Espagne dans les rangs républicains en 1936. - Historien du mouvement anarchisteLAISANT, MauriceMONATTE, PierreFONTENIS, Georges (27 avril 1920 - 20 août 2010)MAITREJEAN, RiretteROSMER, Alfred (1867-1964)BERNERI, Giovanna CaleffiONFRAY, Michel (Argentan, 1er janvier 1959-....)MARIN, LouSAMSON, Jean-PaulPROIX, RobertESTER BORRÀS, José

Marseille, Egrégores éditions, 2008, 361 pages.
Une analyse systématique du rapport que Camus entretenait avec l’anarchisme ne devrait pas se limiter aux seuls aspects philosophiques et littéraires. On devrait insister sur les débats d’actualité. Et, en ce qui concerne Camus, ils ne sont guère compréhensibles à qui n’a pas une connaissance détaillée de son travail journalistique. C’est ici que s’ouvre le vaste champ des relations amicales qui liaient Camus à l’anarchisme français, un fait peu analysé jusqu’à présent. Car Camus s’est non seulement engagé dans des journaux anarchistes comme rédacteur et collaborateur permanent, pour « Témoins » par exemple, mais il a aussi agi : il a, en tant que témoin, défendu des libertaires devant les tribunaux ; ainsi de Maurice Laisant, à l’époque responsable « Monde libertaire », qui avait été accusé d’être l’instigateur d’une campagne d’affiches antimilitaristes et anticolonialistes contre la guerre d’Indochine de 1945 [9].
Pendant les années 1940 et 1950, Camus entretint des sentiments amicaux et des liens avec des responsables de journaux anarchistes de pays francophones ou d’autres. Parmi eux, Rirette Maîtrejean, qui fut coéditrice du journal « l’Anarchie », et qui écrira plus tard pour « Témoins », Maurice Joyeux et Maurice Laisant du « Monde libertaire », Jean-Paul Samson et Robert Proix de la revue culturelle et antimilitariste « Témoins », Pierre Monatte et André Rosmer de « la Révolution prolétarienne », Louis Lecoin de « Défense de l’homme » et de « Liberté », Gaston Leval et Georges Fontenis du « Libertaire », Giovanna Berneri de « Volontà » (en Italie) et José Ester Borràs de « Solidaridad Obrera (en Espagne). Camus avait en outre des contacts avec des journaux anarcho-syndicalistes suédois (« Arbetaren »), allemand (« Die freie Gesellschaft ») et latino-américain (« Reconstruir » en Argentine) [10].