Née à Romans (Drôme), Jeanne Humbert, née Rigaudin, fut, enfant, entraînée par sa mère lorsque celle-ci abandonna sa famille bourgeoise pour suivre un militant anarchiste. Dès lors, et jusqu’à sa mort, Jeanne Humbert côtoya l’anarchie et ses militants les plus importants, français et étrangers. En 1909, elle devint la collaboratrice d’Eugène Humbert et participa au combat des néo-malthusiens de Génération Consciente pour la liberté de la contraception et de l’avortement. Cette lutte, devenue illégale suite à une loi votée en 1920, valu aux Humbert, plusieurs séjours en prison. Ils surent lier leur engagement néo-malthusien à l’action d’autres mouvements : nudistes, pour la réforme sexuelle, pacifistes, dans lesquels ils jouèrent un rôle de premier plan. Après la mort d’Eugène en prison, en 1944, Jeanne continua de combattre pour les idées auxquelles ils avaient consacré leur vie. Elle publia de nombreux articles dans la presse révolutionnaire, des brochures, des livres et un journal : La Grande Réforme (continuation du journal dirigé par Eugène de 1931 à 1939).