Madrid : « Les jeunes réinventent les principes libertaires »

Par Nestor Romero | Ancien enseignant | 29/05/2011 | 11H23

IBÁÑEZ, Tomás

Je vous avais parlé de Tomas Ibanez, l’« inventeur » du symbole anarchiste le « A cerclé », à l’occasion de la sortie de son dernier livre, « Fragments épars pour un anarchisme sans dogmes ». Professeur de psychologie sociale à l’université autonome de Barcelone (où il vit), il revient sur origines de la « spanish revolution » et commente les modes d’action choisis par les jeunes de la Puerta del Sol et des autres villes mobilisées.
A ton avis, y avait-il des signes avant-coureurs laissant présager ce mouvement ?
Rien ne permettait de prévoir que les manifestations convoquées le 15 mai dans plusieurs villes d’Espagne donneraient naissance au mouvement actuel, ni dans son ampleur, ni dans ses formes concrètes. Cette journée aurait très bien pu s’achever sur la satisfaction d’avoir réuni des milliers de manifestants, en attendant une prochaine mobilisation.
Cependant, de nombreux signes avant-coureurs permettaient de penser que, tôt ou tard, un mouvement de ce type pourrait cristalliser. Il y a eu ces dernières années toute une série d’initiatives et de luttes venant d’en dehors des organisations politiques classiques. Elles ont pris la forme d’occupations, de manifestations ou d’assemblées sur les thèmes du logement, des banques, de l’université, de la précarité…
Mais pour s’en tenir aux signes les plus récents, il y eut par exemple, en dehors de toute organisation politique traditionnelle et pendant plusieurs jours avant la grève générale du 29 septembre, des assemblées massives de jeunes dans un énorme édifice occupé en pleine place Catalunya, à Barcelone.