Thèse de doctorat 3e cycle : Litt. et civilis. franç. Dir. Jean Lansard, Montpellier 3 : 1986. [S.l]. 373 f ; 30 cm
MONTPELLIER-BU Lettres
PARIS-SORBONNE-BIU Centrale
TOULOUSE 2-BU Lettres
Résumé
Longtemps mésestimé par la critique, le héros anarcho-terroriste joue pourtant un role majeur dans l’oeuvre d’Andre Malraux des années trente. Engagé dans la lutte révolutionnaire aux côtés du héros communiste, le terroriste demeure toutefois en contradiction complète avec celui-ci au sujet des finalités de la révolution, puisqu’il ne croit pas en effet en une societe meilleure. Pour lui qui vient du monde de la misère éternelle, seule la révolte absolue permet de restituer -même provisoirement- sa dignité à l’homme humilié. Ainsi, le drame de l’existence conditionnée par l’absence de dieu et le règne de l’absurde ne peut être compensé que par l’action violente et l’abnegation de soi.
Parallèlement, au fur et a mesure que le héros devient fasciné par la pratique de l’attentat, il s’éloigne aussi irréversiblement des hommes qui l’entourent. La présence permanente de la mort à ses côtés le libère paradoxalement des angoisses éprouvées par d’autres héros et lui donne un pouvoir illimité sur ses victimes. La tentation naît alors, car la métamorphose qui se produit en lui aboutit à faire de l’attentat un défi contre la création entière.
Fondamentalement différent du reste des personnages, le terroriste est en réalité l’illustration de valeurs singulières et parfois très influencées par la pensée nietzschéenne. Des Conquérants àl’Espoir , pendant une décennie, il est même l’interprète privilegié d’un individualisme héroique et tragique auquel l’écrivain semble alors très sensible.
Les signes identificateurs définissant l’originalité du terroriste confirment donc quelques témoignages importants -et peu cités- sur l’attirance éprouvéée par Andre Malraux pour certains aspects de "l’anarchie"