C’est la faute à Max...

Max Nettlau, l’Hérodote des anarchistes

BAKUNIN, Mihail Aleksandrovič (1814-1876)NETTLAU, Max (1865-1944). Linguiste autrichien et premier historien de l’anarchismeMORRIS, William (1834-1896)

Autrichien né à Neuwaldegg, en 1865, étudiant de philologie et de la langue celte, il fut sans doute l’un des premiers individus à recueillir les publications de ces anarchistes que les autorités et la presse de l’époque considéraient comme des criminels. Car avant lui, il n’y avait pas plus d’histoire des anarchistes que d’histoire des femmes ou d’autres minorités. Avant Max Nettlau, en effet, les historiens ne s’intéressaient absolument pas à l’anarchisme : ils ne le voyaient pas comme un mouvement social mais comme un ramassis de malfaiteurs.
D’ailleurs, les anarchistes étaient toujours caricaturés ...

Les publications anarchistes, souvent éphémères, permirent à Nettlau d’établir un important fichier et d’écrire les premières biographies et histoires du mouvement. Ces écrits parurent dans les journaux anarchistes et donnèrent lieu à des livres, parus en diverses langues.
Lui-même militant, il fut membre de la Ligue socialiste de Londres de 1885 à 1890, à laquelle participait l’écrivain anglais William Morris, et du groupe Torch and Freedom .
Il rédigea des biographies de Bakounine, de Malatesta et d’Elisée Reclus, ainsi qu’une histoire de l’anarchisme en 7 volumes.
Il dut s’enfuir d’Autriche après l’Anschluss, qui livra le pays à Hitler, et mourut à Amsterdam dans la pauvreté en 1944.
L’ensemble de sa collection et de ses oeuvres est aujourd’hui entreposé à l’Institut international d’histoire sociale,
à Amsterdam (Hollande). Son œuvre a constitué la pierre fondamentale de l’important édifice que constitue aujourd’hui l’histoire de l’anarchisme.