Quelques utopies en marge de l’anarchisme
Avant d’en venir aux utopies proprement anarchistes, il importe cependant de faire un détour par d’autres textes en marge du mouvement libertaire qui paraissent dans les années 1880-1900, afin de voir en quoi les utopies anarchistes s’en détachent. Je n’irai pas très loin : je me tournerai vers deux auteurs, Paul Adam et Anatole France, qui ont été plus ou moins proches des anarchistes à l’époque [1].
Le statut ambigu de l’utopie chez Anatole France
Anatole France présente une utopie à la fin de son roman Sur la pierre blanche (1903). Le texte se clôt sur un conte intitulé : « Par la porte de corne ou par la porte d’ivoire » [2]. En rêve, Hippolyte Dufresne croit s’éveiller en l’an 220 de la Fédération européenne, soit en l’an 2270. La société est alors collectiviste, débarrassée du paupérisme, de l’alcoolisme et du crime. Un bon vieillard lui fait l’historique de la situation : les guerres ont disparu par la formation de sociétés internationales, le colonialisme n’existe plus, ni le capitalisme dont les excès même ont causé la perte en forçant le prolétariat à s’organiser. À la suite du peuple russe, qui a été le premier à se soulever à la fin du XXe siècle, tous les prolétaires révoltés se sont unis en une vaste Internationale. Le collectivisme repose sur la suppression totale de la propriété individuelle et la nationalisation de tous les moyens de production. Les intellectuels sont respectés dans ce monde fondé, non sur une chimérique égalité, mais sur les besoins légitimes de chacun [3]. L’union libre a remplacé le mariage. Toutes les religions sont autorisées : il reste même un pape, Pie XXV, devenu teinturier via dell’Orso à Rome !
« Nous n’avons qu’un mot pour exprimer notre ordre social. Nous disons que nous sommes en harmonie » [4].
Ceci dit, l’utopie d’Anatole France vise plus à critiquer la société de son temps qu’à proposer un ordre alternatif. Comme le fait remarquer Raymond Trousson [5], l’auteur ne croit pas en la félicité des temps futurs : sont-ils vraiment libérés ces hommes qui ne sont heureux que dans l’effort ? Et le critique note que la liberté sexuelle n’a pas non plus modifié fondamentalement les relations amoureuses. Le texte est davantage une transition entre l’utopie classique et les dystopies du dix-neuvième siècle. L’alternative racontée change de signe : on passe de la collectivité au collectivisme, de l’égalité à la massification, de la recherche du bien public à la négation de la liberté individuelle [6]. Comme dans L’Île des pingouins (qui paraît en pré-originale en décembre 1905), dont le dernier livre (« Les temps futurs, l’histoire sans fin ») brosse un tableau des révolutions successives, du capitalisme au collectivisme en passant par de nouveaux ages barbares, Anatole France annonce ce que seront les contre-utopies modernes (les dystopies) [7].
Paul Adam : utopie ou dystopie ?
Paul Adam, pendant un moment attiré par l’anarchisme, a publié de nombreux « romans sociaux », et parmi eux, quelques-uns très proches du genre utopique. Il écrit en 1896 Les Cœurs nouveaux [8], rêverie fraternitaire et phalanstérienne, où se fait sentir l’influence de Fourier, Enfantin et Cabet. Les cœurs nouveaux raconte la tentative faite par Karl de Cavanon, disciple de Fourier, pour fonder une communauté ouvrière selon les principes du phalanstère. Il organise une communauté, où les ouvriers travaillent dans des ateliers hygiéniques, embellis de moulages de Michel-Ange et de Jean Goujon, et fréquentent des sortes de maisons de la culture. Dans cette société alternative, dirigé par un patron paternaliste sentimental, tout est organisé pour réaliser, en exploitant les inclinations individuelles, profit et bonheur pour tous. La conclusion est pourtant pessimiste : car la réalité s’écarte rapidement des prévisions enthousiastes du projet fouriériste, à cause du peuple qui ne répond pas aux attentes du mécène idéaliste. Indifférents et même hostiles aux innovations, les ouvriers finiront par décevoir définitivement le fondateur du phalanstère et sa tante, Marthe Gresloup, en vendant leurs uniformes de travail et favorisant, par une grève, la faillite de l’autogestion des usines. Le livre se clôt sur la faillite du socialisme philanthropique : c’est, selon Camille Mauclair, l’échec du « donquichottisme de la foi socialiste » [9].
Comme beaucoup de littérateurs de son temps, Paul Adam ne peut imaginer un projet de société qui soit l’œuvre des exploités eux-mêmes. Dans Les Cœurs nouveaux, l’idée du phalanstère ne vient pas des ouvriers mais d’un bourgeois qui s’ennuie (son entreprise n’est-elle pas un dérivatif à ses déceptions sentimentales ?) La tante de Karl de Kavanon a beau mettre la meilleure volonté du monde et « travailler » « Marx et Proudhon, Kropotkine, Reclus… », elle provoque des effets comiques lorsqu’elle vante « la culture intensive, les serres à raisin… nos ruisseaux d’eau chaude, et l’énormité de nos asperges prolétaires » [10] ! L’explication de l’échec du phalanstère est de fait donnée dans le roman, à travers une réflexion du personnage principal :
« Il a raison, le peuple. Comment veux-tu qu’il croie à notre dévouement puisque nous gardons tout ce luxe dont la valeur soulagerait encore sa misère » dit Karl [11].
L’engagement que Karl choisit malgré tout à la fin ( « je marcherai dans le peuple » [12]) prouve que le personnage ne saurait se défaire d’un certain paternalisme sentimental et d’une distance qui ne peut qu’augmenter le malentendu qui existe entre lui et le peuple.
Les Lettres de Malaisie [13], roman paru deux ans plus tard, en 1898 (les lettres sont d’abord publiées en feuilleton dans La Revue blanche durant l’année 1897), se rapproche de l’utopie stricto sensu en ce qu’il se situe dans un ailleurs radical. Il s’agit dans ce roman d’une communauté d’inspiration cabetienne fondée dans les îles malaises.
Le roman décrit un idéal utopique et fraternitaire issu d’un désenchantement devant les scandales parlementaires et l’évolution de la société moderne. L’utopie que construit Paul Adam est cependant difficile à définir : elle est quelquefois appelée « Dictature » dans le roman. Ce n’est pas une utopie à proprement parler, en ce que le monde décrit n’est pas un monde souhaitable. L’auteur précise d’ailleurs dans sa préface qu’il serait erroné de prendre les Lettres de Malaisie pour un monde parfait : « Au surplus, on verra très aisément que CECI N’EST PAS UN IDÉAL » [14]. Il s’agit plutôt d’une spéculation, d’un conte philosophique ayant pour dessein la critique des préjugés de l’époque.
Le roman se présente sous la forme de lettres envoyées à l’auteur, « spécieux anarchiste français », par un diplomate espagnol qui, lors d’une mission, se trouve introduit dans une colonie inspirée par Saint-Simon et Fourier (la première lettre est datée du 20 septembre 1896). Fondée en 1843 par Jérôme le Fondateur, la cité a depuis prospéré. Il s’agit d’une colonie communiste d’où tout échange est proscrit (ni achat, ni vente, ni don, ni cadeau). Les habitants ne possèdent rien, pas même leurs habits, et ne dorment pas toujours dans le même lit (mais vivent dans un grand confort matériel ). Il s’agit d’une utopie sans nom, parfois appelée la Dictature, dont la bannière est rouge et noire. C’est ici que se trouve l’élément proprement anarchiste du roman. Le pays est dirigé par une oligarchie renouvelée tous les ans environ : le gouvernement est le service social le moins agréable. L’Oligarchie doit en effet répondre aux plaintes des citoyens ou donner une raison de son refus ; elle est révocable par les citoyens.
« En somme l’État reste toujours tel qu’une bâtisse en construction où passent successivement les divers corps de métier. Il n’existe pas de politique. Convenons de louer cette absence de lutte, dans la pratique » [15].
Selon les critères de l’observateur, les habitants de la cité forment un peuple supérieur : la mortalité est faible, la productivité est grande. Ce n’est pas, toutefois, l’état social idéal dont avaient rêvé les fondateurs :
« [Les fondateurs] possédaient du monde et des hommes une notion fort étrangère à celle que suscitent les résultats actuels de leurs efforts. [...] Certes la Dictature ne réussit pas à transformer en dieux les citoyens, comme l’attendaient Jérôme, les socialistes de 1840, comme l’attendent avec foi Kropotkine et les anarchistes. Chacun court à l’idéal d’après les impulsions de ses besoins matériels. Ce ne fut pas magnifique, mais ce fut mieux que l’état antérieur » [16].
Paul Adam se trompe ici sur l’interprétation de Kropotkine et des anarchistes : ces derniers n’attendent pas d’un changement de société une transformation radicale de l’homme, et les utopies anarchistes, on le verra, disent toutes que l’homme reste homme, ni meilleur ni pire qu’avant – mais que c’est le changement des conditions sociales de son existence qui empêche certains de ses défauts de se manifester.
Dans la société imaginée par Paul Adam, il n’existe qu’un crime : contrevenir à la loi du travail. Les criminels sont enrôlés dans un régiment militaire. Il va sans dire que les soldats sont couverts d’opprobre.
Le propos de Paul Adam n’est cependant pas très clair. Comme se le demande Jean Grave au sujet du livre : « Est-ce une critique du collectivisme qu’a voulu faire Paul Adam, ou bien des théories anarchistes ? On ne sait trop, l’état social qu’il nous décrit étant un mélange des deux choses » [17]. En fait, l’utopie de Paul Adam apparaît tout d’abord comme la déviation des idées anarchistes. Le principe de liberté est nié dès le début, et le gouvernement s’appuie sur un reste de soumission chez les habitants. Ces derniers évoluent dans un univers aseptisé, d’où ne transpirent aucune odeur, aucun bruit. Ils ont proscrit les sentiments, à commencer par l’amour et la jalousie. Un phonographe omniprésent auquel on ne peut se soustraire avertit les habitants des accidents, de la température, déclame une chronique ou un conte. Il reste bien peu de place pour la liberté individuelle dans cet univers extrêmement réglementé, d’où tout imprévu, tout désir sont bannis. La liberté sexuelle est certes totale, mais des orgies régulières sont organisées afin d’éteindre tout désir qui pourrait être cause de disharmonie sociale. C’est en vain qu’on cherche l’individu dans cette « Dictature » sans chef : l’individu se fond dans le corps social, et « contribue à l’âme universelle » [18] où il se perd. Le narrateur, encore marqué par l’individualisme européen, s’inquiète de cette absence de personnalité :
« - C’est terrible, dis-je. Que faites-vous de la liberté, de la personnalité ? Vous créez une race de numéros sans caractère, sans passion.– De purs esprits. [...] Le but d’un effort pareil au nôtre est précisément de substituer la personne de la race à la personne de l’individu. [...] Nous serons le seul corps de sept, dix, trente millions d’âmes semblables, et ce corps croîtra en puissance, comme la puissance d’une batterie électrique croît en raison de la parité et du nombre de ses éléments » [19].
L’égalité qui avait dicté les premiers principes de la construction de la cité est également
mise à mal. Ne pouvant créer un peuple composé des seules âmes excellentes et bénignes, on a parqué les personnalités instinctives et stupides dans l’armée, partageant ainsi les forces des citoyens en forces productrices et forces destructrices. C’est au prix d’une séparation absolue que l’intelligence a pu s’accroître dans le reste du pays. Ainsi se voit constituée une élite de citoyens dans la communauté prétendument égalitaire : les savants ont bien sûr un rôle prépondérant dans la société. On a rassemblé sur la planète Vulcain les ingénieurs qui ont, seuls, le secret de la « force ».
Une des originalités de cette utopie est la vision (inspirée de Fourier) de la sexualité et la place accordée aux femmes, qui jouissent des mêmes droits civiques et politiques que les hommes. Mais cette égalité et cette liberté sexuelle (la sexualité n’est pas tabou) a pour contrepartie l’absence de tout désir : les hommes sont blasés et les corps des femmes ne satisfont plus leurs désirs. Par ailleurs, le rôle accordée à la maternité est écrasant. Si l’on punit la jalousie, ce n’est pas parce qu’elle est une atteinte à l’individu, mais parce que « cette basse prétention de propriété sur la vie d’un autre être gêne la fécondation, la maternité, source de la plus grande vie, donc de la plus grande production » [20]. La femme est devenue l’égale de l’homme mais la mère reste un personnage sacré.
Malgré quelques éléments extrêmement originaux, les Lettres de Malaisie est davantage une utopie négative, voire une dystopie, qu’une utopie sociale : la condamnation de la société décrite se lit dans l’attitude du personnage de femme, au départ parfaitement insérée dans le système, qui finit par embrasser l’attitude critique du narrateur. Derrière la critique manifeste de la société de son temps, et en particulier de ses mœurs hypocrites et contraignantes, une critique des systèmes égalitaires et libertaires se fait voir. Est-ce la sévère uniformité de la « caserne marxiste » qu’a voulu donner à lire Paul Adam, ou bien l’impossibilité d’une société libertaire basée sur l’individu en même temps que sur l’égalité ? En tout cas, il semble bien proche de la contre-utopie. C’est du moins une utopie pessimiste, tel qu’on en verra fleurir après la Première Guerre mondiale. L’auteur projette dans son roman une société qu’il craint et ne souhaite pas, héritier en cela d’Émile Souvestre, auteur de la première dystopie : Le Monde tel qu’il sera (1845-1846), où il démontre que la révolution industrielle ne peut produire qu’un monde aberrant, uniformisé, d’où la morale est absente.
Le roman de Paul Adam peut ainsi apparaître comme une critique de ces univers où l’ordre familial a été ruiné : la liberté sexuelle totale apparaît finalement bien peu attirante, les bacchanales régulières et les orgies imposées n’étant aucunement basées sur le désir. C’est une utopie attentive à limiter les méfaits de l’individualisme en exerçant un contrôle intense sur l’exclusivisme familial susceptible de ruiner la solidarité communautaire. L’égalité et la paix ne peuvent exister qu’au prix de la disparition de l’unicité des individus, et de l’effacement (ou la neutralisation) des passions et des désirs.
Pourtant, l’ouvrage de Paul Adam est reçu à l’époque comme une « utopie sociale ». Léon Blum en critiquant le roman dans La Revue blanche [21], prend soin de le replacer dans le contexte des utopies réalisées :
« Après la révolution de 1848, quelques socialistes français, disciples de Fourier et de Proudhon, imitateurs de Cabet, émigrèrent vers l’Océanie. À l’intérieur de Bornée, ils conquirent et peuplèrent les hauts plateaux inaccessibles où durant quarante ans grandit leur civilisation inconnue. Ils surent y réaliser leurs principes : égalité sociale, organisation collective du travail, suppression du capital et des échanges. Surtout ils surent en cinquante ans, ce qui rendit leur tâche aisée, prendre un siècle environ d’avance sur la science européenne. M. Paul Adam a imaginé cette nouvelle Icarie, d’un de ces rêves précis et colorés qui instruisent mieux que les voyages » [22].
Léon Blum passe ensuite à la critique des héros, qui n’ont pas une certitude mais une foi, et en qui il voit des croyants plus que des penseurs :
« Pythie et Théa récitent comme une prière l’organisation des cités nouvelles ; c’est avec l’assurance exaltée de sibylles et de voyantes qu’elles évoquent l’épopée grossie de l’Humanité. Ce sont des mystiques. Or elles nous décrivent un État logique, scientifique, fondé sur la plus sévère et la plus régulière abstraction » [23].
Ainsi peut-on lire dans les Lettres de Malaisie les motifs présents dans de nombreuses utopies littéraires : l’horreur de l’histoire, la crainte du « vital », la négation de la personne humaine et de son individualité, la toute-puissance de l’État, l’acceptation passive de la discipline, la soumission inconditionnelle au système, à l’ordre. En cela, cette « Dictature » placée sous les couleurs de l’anarchie se base sur plusieurs contre-sens dans l’interprétation des idées anarchistes. Bien différentes sont les sociétés imaginées par les écrivains anarchistes.
Caroline GRANIER
"Nous sommes des briseurs de formules". Les écrivains anarchistes en France à la fin du dix-neuvième siècle. Thèse de doctorat de l’Université Paris 8. 6 décembre 2003.
[1] On pourrait également mentionner ici Camille Mauclair, qui écrit L’Orient vierge : roman épique de l’an 2000 (Paris, Paul Ollendorff, 1897). Mais il est difficile de tenir ce roman pour une utopie sociale : dans la préface, l’auteur définit le sujet de son livre comme l’histoire d’un personnage qui ne conçoit qu’une fin, « qui est de dominer les autres » (p. X). Le vrai sujet du livre est « le drame d’un homme de volonté aux prises avec une erreur » (p. XIII), le reste – une nouvelle-guerre franco-allemande, le socialisme, l’internationalisme anarchiste – n’étant que décor.
[2] Le titre du chapitre est une référence à la croyance des anciens grecs pour qui les rêves se présentent aux humains en passant à travers deux portes ; les vrais traversent la porte de corne, et les illusoires, celle d’ivoire.
[3] « L’idée d’égalité, explique le vieillard, est fâcheuse en ce qu’elle suppose un faux idéal. Nous n’avons pas à rechercher si les hommes sont égaux entre eux. Nous devons veiller à ce que chacun fournisse tout ce qu’il peut donner et reçoive tout ce dont il a besoin » (Anatole France, Sur la pierre blanche, 1903, p. 288).
[4] Anatole FRANCE, ouv. cité, p. 298.
[5] Raymond TROUSSON, Voyages au pays de nulle part…, p. 211.
[6] Voir Carmelina IMBROSCIO, L’Utopie à la dérive…, 1995 (chapitre IV, 3 : « L’imaginaire inquiet des utopies "fin de siècle" »).
[7] La représentation de l’histoire que présente ici Anatole France est ambiguë, de même que dans Les Dieux ont soif (paru dans La Revue de Paris en 1911 et 1912), qui « témoigne simultanément de l’amour de l’auteur pour le passé, et de sa répulsion pour l’histoire », selon Pierre Citti (La Mésintelligence…, 2000, p. 247).
[8] Paul ADAM, Les Cœurs nouveaux, Paris, Paul Ollendorff, 1896.
[9] Camille MAUCLAIR, Paul Adam, 1921, p. 81.
[10] Paul ADAM, Les Cœurs nouveaux, p. 31.
[11] Idem, p. 260.
[12] Idem, p. 264.
[13] Paul ADAM, Lettres de Malaisie, roman [1898], rééd : 1981.
[14] Idem, p. 4.
[15] Idem, p. 96.
[16] Idem, p. 167.
[17] Jean Grave, « Bibliographie », supplément littéraire des Temps Nouveaux, 1895-1900, vol. II, p. 183.
[18] Idem, p. 235.
[19] Idem, p. 202-203.
[20] Idem, p. 164.
[21] Léon Blum, La Revue blanche, octobre-décembre 1897, t. 13.
[22] Léon Blum, art. cité, p. 155.
[23] Idem, p. 156.