Lettre de Julien sur la victoire du "non"

SUDLCR (Ligue Communiste Révolutionnaire) COLEMAN, YvesParti communiste françaisGUILLON, ClaudeBESANCENOT, Olivierpolémique, controverse

Textes du débat
1. COLEMAN, Yves. "La farce de la ’victoire’ du non".
Du nationalisme des partis bourgeois de gauche et des manœuvres politiciennes de l’extrême gauche, trotskyste et libertaire

2. COLEMAN, Yves. Quelques précisions à propos de "La triste farce de la ’victoire’ du non"
3. Lettre de Xavier
4. COLEMAN, Yves. Réponse à Xavier

J’ai personnellement participé à un collectif pour le non de gauche. Je suis globalement d’accord avec ton analyse même si j’ai participé à ce collectif. Je n’étais pas forcément en accord avec toute la ligne de l’appel des 200, mais il me semblait important que le non l’emporte, car comme tu le dis c’est une bonne claque pour les dirigeants (pas plus hélas qu’une claque pour le moment).
Pour ma part je trouve la position de Claude Guillon assez juste, le non est juste un grain de sable dans l’engrenage.
Tant qu’il s’agissait de militer pour le non, ça ne me posait pas de problèmes, nous étions bien tous d’accord pour refuser le système qu’on nous propose.
Comme Claude Guillon, je considère que les anars (je ne parle pas d’Alternative libertaire) auraient mieux fait de militer pour le non et faire passer des idées un peu plus subversives que ce qu’à pu faire l’Appel des 200 sans forcément se compromettre. En tout cas ça mérite débat (j’ai vu que certains syndicats locaux CNT (Vignoles) appelaient à voter non).
C’est « l’après non » qui pose problème, le collectif (au niveau local, en ce qui me concerne, comme au niveau national) continue d’exister, on ne sait pas trop encore pour quel but, mais toujours est-il que ça ne va pas vraiment dans le sens où je le voudrais (cela dit, je m’en doutais bien avant). Je suis bien d’accord avec toi quand tu expliques qu’il est ridicule que le PCF demande à Chirac de porter nos revendications. J’ai encore entendu un dirigeant du PC parler de ça à la dernière réunion. Même chose pour ce qui est de l’Assemblée constituante, cela n’a aucun sens. On a l’impression d’être revenu sous l’Ancien Régime à la veille de la révolution. On parle de cahiers de doléances, de constituante... Cela dit on ne parle jamais de révolution.
La LCR devient clairement de plus en plus réformiste et ses analyses sont assez indigentes, même des militants de cette organisation commencent à se poser des questions (il était temps...). Quand Besancenot se contente de réclamer la dissolution de l’Assemblée nationale, y a de quoi rire.
Pour le moment, j’ai juste l’impression que ces collectifs vont servir de base pour une union de la « gauche de la gauche » ou au moins d’une boîte à idées. Rien de bien transcendant. En tout cas je crois que je vais cesser de participer à ce collectif assez rapidement, je n’ai pas forcément envie de passer pour le « gauchiste » de service.
J’avoue que je suis un peu dépité et j’ai un peu l’impression que le non n’aura pas servi à grand chose (ton article ne m’a pas vraiment remonté le moral en plus :-). Tout cela est décevant, cette campagne aurait pu être l’occasion de mener une vraie lutte internationaliste mais nous sommes restés dans un débat globalement franco-français, et le fait que d’autres pays votent non ne change pas vraiment la donne.
Un détail cela dit : concernant le « plombier polonais », c’est Bolkestein lui même qui a parlé de ça. Les médias ne se sont pas gênés ensuite pour attribuer ça aux partisans du non et tous les faire passer pour xénophobes.
Salutations, Julien, militant à SUD Etudiant

Suite du débat
6. DAVRANCHE, Guillaume. Réponse à Yves Coleman
7. COLEMAN, Yves. Bref commentaire sur les procédés d’un plumitif « libertaire »
8. Temps critiques Quelques remarques sur « La farce de la victoire du non »
9. COLEMAN, Yves. Réponse à Temps critiques : malentendus et désaccords